La gamme des tarifs à bord des nouveaux trains Ouigo démarre à 10€ le trajet.
Le concept ferroviaire de TGV low cost, le nom de Ouigo, l’axe de desserte de la région parisienne vers Marseille et Montpellier, ou encore la configuration de la rame, avaient largement transpiré avant la présentation ce matin du nouveau produit par Guillaume Pépy, président de la SNCF et Barbara Dalibard, directrice général de SNCF Voyages.
Mais le tandem a provoqué quelques surprises en annonçant un tarif d’appel à 10€ alors que 25 euros étaient cités par les milieux généralement bien informés. 400 000 sièges sur un total de quatre millions cette première année sont garantis à 10€ tandis qu’un million de places ne devrait pas dépasser 25€.
Le tarif maximum atteindra 85€ lors des grands départs en vacances ou des week-ends prolongés mais devrait rester inférieur aux autres offres TGV. Ouigo circulera tous les jours avec deux allers et retours vers Marseille (avec arrêts à Lyon, Valence, Avignon et Aix) et un vers Montpellier. Des fréquences supplémentaires sont prévues le week-end.
Ouigo n’est en vente que sur internet sur voyages-sncf.com mais des agences en ligne sur lesquelles la SNCF reste discrète, auront accès au stock. La nouvelle offre low cost de la SNCF sera ouverte à la vente à partir du 20 février.
Le billet, échangeable moyennant un supplément de 10€, non remboursable, sera donc numérique et oblige à posséder une adresse email pour recevoir, quatre jours avant le départ, son numéro de siège. La SNCF veut ainsi garantir aux passagers d’une même réservation de voyager ensemble.
Les enfants de moins de 12 ans accompagnés payent un tarif fixe de 5 euros. Enfin, pour les groupes de 4 à 8 personnes, un tarif de 20€ par personne est prévu sur certains trains. La rame monoclasse, bleu turquoise avec les portes peintes en rose, flashe.
La SNCF n’a pas cherché à faire du neuf avec du vieux. Les motrices sont parmi les plus récentes et les voitures Duplex ont été entièrement réaménagées, équipées de sièges de TER de dernière génération très confortables. Ils sont bien espacés et disposés 2-2, sauf dans les trois salles basses des anciennes voitures de première où l’agencement 1-3 (sans accoudoir) peut séduire les familles et les groupes.
La signalétique pour trouver son siège est même plus claire que sur les rames classiques. Avant de monter, un contrôleur vérifie votre billet mais aussi que votre bagage ne dépasse pas 55 x 35 x 25 cm, la norme du transport aérien, pour être placé sous le siège.
Un sac à main ou une sacoche d’ordinateur sont également autorisés mais un bagage supplémentaire coûte 5€, un siège dans une voiture équipée de prise électrique 2€ et la possibilité de recevoir par SMS des informations sur les incidents majeurs 1€. Cette dernière option consiste à transférer sur le client le coût de la communication indispensable du transporteur…
En supprimant la voiture-bar, la SNCF fait d’une pierre trois coups. Un poste déficitaire est supprimé car l’activité de restauration ferroviaire n’a jamais été rentable. La voiture, en partie réaménagée en espace de repos pour le personnel de bord qui s’en félicite, compte aussi des sièges supplémentaires pour les passagers, soit au total 1 268 sièges, 20% de plus qu’un TGV classique.
Thierry Vigoureux