Amel Karboul se voit reprocher des visites de travail en Israël. Elle a remis sa démission ce matin au Premier ministre.
Le nouveau gouvernement tunisien, dirigé par Mehdi Jomaa, a finalement été approuvé par l'Assemblée, tard dans la soirée de mardi. Mais la séance a été houleuse. Des députés ont en effet remis en cause plusieurs des ministres présentés.
Au premier rang desquels la nouvelle ministre du Tourisme, Amel Karboul. Consultante internationale en "management du changement", la quadra a été vivement prise à partie dans l'hémicycle, accusée d'avoir organisé des ateliers de travail en Israël. Le sujet est sensible en Tunisie, comme dans tous les pays arabes.
"Si tu t'es vraiment rendue en Israël, prends tes valises et rentre chez toi", a lancé à la ministre Brahim Kassas, un élu habitué aux coups d'éclats. Plusieurs autres lui ont demandé de s'expliquer.
Lettre de démission remise au Premier ministre
Après une interruption de séance et un entretien avec la candidate controversée, Mehdi Jomaa a précisé aux députés qu'Amel Karboul s'était rendue une seule fois en Israël, pour organiser des ateliers à destination de jeunes Palestiniens, dans le cadre d'un programme de l'ONU. Elle a même, a-t-il renchéri, été interrogée pendant six heures à l'aéroport de Tel-Aviv, avant de rebrousser chemin.
Ce matin, juste après la prestation de serment du gouvernement, Amel Karboul a annoncé aux journalistes avoir remis une lettre de démission au Premier ministre, qui pourra en disposer si les accusations dont elle a fait l'objet se révèlent vraies."J'ai la conscience tranquille, j'ai fait des sacrifices pour servir mon pays", a-t-elle déclaré.
Elodie Auffray, à Tunis