Face au contexte géopolitique, le ministre du Tourisme a évoqué la création d'une cellule de veille.
Les Assises du tourisme du Maroc permettent traditionnellement de réaffirmer l’importance du tourisme, de faire le bilan sur les avancées mais aussi de rassurer sur l’état du secteur. La 11e édition, qui s’est tenue à Rabat le 29 septembre, n’a pas failli à la règle.
Face au contexte géopolitique tendu depuis les menaces de l’Etat islamique et les appels à la prudence du Quai d’Orsay la semaine dernière, le ministre du Tourisme, Lahcen Haddad, s’est montré rassurant. "Bien sûr il y a une menace, mais la menace est mondiale et aucun pays n’est épargné", a-t-il indiqué lors d’une conférence de presse à l’issue des Assises du tourisme. "Le Maroc est bien sécurisé, la population est vigilante et nous avons également des services de sécurité qui sont vigilants", a-t-il ajouté, précisant qu’une cellule de veille avait été créée.
"Pays de paix et de tolérance"
Le 25 septembre dernier, le ministère avait publié un communiqué rappelant que le Maroc est "un pays de paix et de tolérance" et dispose "de tous les moyens pour garantir la sécurité de ses citoyens et de ses visiteurs". Mais, dans ce contexte, les objectifs pour 2014 (10,6 millions d’arrivées, contre environ 10 millions en 2013, dont 3,5 millions de Français) pourraient être plus difficiles à atteindre même si le ministre du Tourisme a confirmé qu’ils étaient maintenus.
A cet égard, l’annonce d’un renforcement du budget de l’Office national marocain du tourisme (ONMT) tombe à point nommé. Soulignant "l’insuffisance des moyens liés à la promotion" (le budget annuel de l’ONMT représente seulement 0,54% des recettes touristiques), les responsables du tourisme ont précisé que la taxe aérienne mise en place au printemps dernier allait permettre d’apporter environ 200 millions de dirhams supplémentaires par an (18 M€). A court terme, l'objectif est d’atteindre, en mobilisant toutes les ressources, une enveloppe de 1 milliard de dirhams (environ 90 M€) pour la promotion.
Aucune station balnéaire du plan Azur n'est achevée
"Le développement d’une offre balnéaire" demeure "un choix stratégique indispensable", a rappelé le ministre du Tourisme lors des Assises. De quoi apporter un début de réponse aux investisseurs touristiques qui déploraient l’enlisement du plan Azur, aucune des stations prévues lors du lancement de la Vision 2010 n’étant achevée à ce jour. Le ministre du Tourisme a confirmé la création d’un comité Azur 2020 dont la première mission sera "d'accélérer la réalisation" de trois stations prioritaires d’ici à trois ans : Saïdia, qui compte aujourd’hui trois hôtels, ainsi que Taghazout et Port Lixus, encore en travaux.
Une "reprogrammation de la réalisation des autres stations ou des tranches restantes" pour Mogador, Mazagan et Oued Chbika est prévue avant l’an 2020. Pour accélérer la cadence en matière d’investissements, le gouvernement a également annoncé la mise en place d’un "fonds de garantie du financement des projets touristiques".
Un millier de projets sont prévus dans la Vision 2020 (objectif : 20 millions de touristes), d’un montant d’environ 150 milliards de dirhams (13,6 milliards d’euros), ce qui suppose un rythme d’investissement annuel de 15 milliards de dirhams (1,36 milliard d’euros).
Anne-Claire Delorme, à Rabat