A l’occasion du salon VivaTechnology 2016, du 30 juin au 2 juillet à la porte de Versailles, les acteurs du tourisme ont réfléchi aux prochaines ruptures qui transformeront le secteur.
"L’utilisation massive du mobile conduira à la prochaine grande vague d’innovation", selon le directeur général de liligo.com, Mario Gavira Etzel, dans le cadre de VivaTech 2016, qui accueille jusqu'à demain quelque 5 000 startup et 30 000 visiteurs.
La preuve? "Les leaders d’aujourd’hui sont ceux qui se sont positionnés sur le mobile rapidement", comme TripAdvisor ou Airbnb.
Au cœur de ce phénomène, l’émergence de plates-formes comme Messenger (Facebook) ou WeChat, son équivalent chinois, modifie la façon de consommer du voyage avec la possibilité d’acheter directement depuis ces applications. Facebook a ainsi noué un partenariat avec American Express pour réaliser des paiements via Messenger.
De la même façon, "le chatbot [discussion instantanée animée par un programme informatique] va bouleverser le secteur", assure Mario Gavira Etzel. Le chatbot ne nécessite en effet pas d’humain pour répondre aux questions posées par l’utilisateur.
Marie-Christine Maheas, chargée de développement Europe de SilverTrain Technology, livre une analyse différente : "Des entreprises comme Uber, BlaBlaCar ou Ryanair sont des disruptors parce qu’ils ont adopté un modèle économique différent et se sont positionnés sur un service personnalisé, ou la possibilité des services complémentaires… Tout en s’appuyant sur les données récoltées." Selon elle, le secteur des transports pourrait ainsir se différencier sur l’expérience-client grâce au data.
Faire converger modèles classiques et startups
Jean-Daniel Guyot, le Pdg de Captain Train, est plus mitigé : "Je crois plutôt en un approfondissement de ce qui existe déjà. A l’avenir, il s’agira de simplifier les services, de réunir en un seul point toute l’offre de billets de train, d’avion, puis d’autres domaines."
Dans l’hôtellerie, le point de rupture est déjà là et réside dans un mélange nouveau des comportements de consommateur. "L’économie collaborative constitue évidemment une concurrence pour l’hôtellerie classique", explique Yves Lacheret, qui intervient auprès d’AccorHotels au sujet des startups. "Mais cela permet aussi d’améliorer l’expérience client."
Depuis un an et demi, le premier groupe hôtelier français collabore avec la startup Tripndrive, un service de parking gratuit et de location de voitures entre particuliers. "Nos utilisateurs bénéficient des places de parking des hôtels Accor et nous faisons venir ces clients dans les hôtels car ce sont souvent des Millennials qui utilisent le collaboratif pour se loger", détaille François-Xavier Leduc, Pdg de Tripndrive.
"70% de nos utilisateurs dorment à l’hôtel", renchérit Jean-Michel Petit, co-fondateur de VizEat, plate-forme collaborative qui connecte les particuliers qui souhaitent se rencontrer autour d’un repas. "La prochaine évolution ? La convergence des deux modèles". Pour faire cohabiter économie traditionnelle et plates-formes collaboratives.
Manon Gayet