Le tribunal de grande instance de Paris relance l’instruction de l’accident de 2009 après annulation de la précédente expertise pour vice de forme.
Dix ans seront probablement nécessaires avant que ne se tienne le procès désignant les responsabilités dans l’accident du vol AF447 Rio-Paris survenu le 1er juin 2009 où 228 personnes avaient trouvé la mort. Air France et Airbus avaient été mis en examen.
Les juges d'instruction du tribunal de grande instance (TGI) de Paris chargés de l'enquête viennent de demander une nouvelle contre-expertise pour déterminer les causes de l'accident. En effet, l’expertise remise au TGI le 5 mai 2014 a été annulée pour vice de forme, Air France et les parties civiles n’ayant pas été associées aux reconstitutions effectuées par Airbus en vol réel.
Les experts avaient alors mis l'accent sur une "réaction inappropriée de l'équipage" et sur des manquements d'Air France dans la formation et l’information des pilotes. Une toute première expertise pointait à la fois des défaillances de l'équipage, des problèmes techniques et un déficit d'information des pilotes en cas de givrage des sondes Pitot, malgré des incidents antérieurs.
Un nouveau pôle accidents collectifs au TGI
Cette nouvelle expertise sera conduite par MM. Le Barzic, Le Pastor et Grau, respectivement ingénieur, pilote de ligne et spécialiste en facteurs humains. Ils devront rendre un rapport provisoire en septembre prochain. "Ce sont à nouveau des mois d'attente. C'est très long pour les familles qui attendent depuis huit ans", a réagi à l’AFP Danièle Lamy, présidente de l'association de victimes Entraide et solidarité AF447.
Outre la lenteur habituelle de la justice et le départ en retraite des juges d’instruction initialement désignés, l’affaire AF447 Rio-Paris est tombée au moment de la restructuration du TGI concernant ce type d’accident. Un pôle spécialisé sur les accidents collectifs a été créé fin 2014 apte à traiter des affaires comme le déraillement de Brétigny ou le crash de Germanwings. Pour l’AF447, cela a été un retour à la case départ. Les nouveaux juges désignés – MM Robinson et Aubertin – n’ont pris connaissance du dossier Rio-Paris qu’en juin dernier.
Thierry Vigoureux