L’île française, qui a vu sa fréquentation progresser de 9,3% l’an dernier, vient de s’installer dans de nouveaux locaux parisiens pour accompagner sa croissance.
Exit la Maison de la Martinique ouverte dans le 2ème arrondissement de Paris (rue des Moulins) il y a 16 ans. L’île française a fermé son antenne qui avait pignon sur rue pour s’installer dans des bureaux en étage, au 32 boulevard Haussmann (9ème), tout près des Galeries Lafayette. Dans un immeuble cossu, les 275 m2 de locaux vont permettre aux dix salariés d’assurer la promotion de l’île en métropole et en Europe.
Le public y sera toujours accueilli, de manière plus confidentielle. Il pourra y retrouver de la documentation et consulter une table numérique qui sera prochainement installée.
"Les vitrines sur rue appartiennent à une autre époque. Ce déménagement nous projette dans le futur, nous permet d’être bien installé pour faire encore mieux", a indiqué Karine Mousseau, présidente du Comité Martiniquais du Tourisme (CMT), lors de l’inauguration des nouveaux bureaux ce matin.
Parmi les orientations futures, l’organisme - qui bénéficie d’un budget annuel de 6 M€ - entend notamment mettre le paquet sur le digital, à travers une amélioration du site internet, une meilleure présence sur les réseaux sociaux ou encore un travail sur le mobile pour accompagner les visiteurs avant et surtout pendant leur voyage.
L’an dernier, la Martinique a accueilli 878 000 visiteurs (+ 9,3% par rapport à 2015) selon les données réactualisées il y a quelques jours, un chiffre qui n’avait pas été atteint depuis l’an 2000.
La progression est tout autant liée à la bonne tenue du marché des séjours (519 000 arrivées, +6,5%) qu’au développement de la croisière en forte hausse depuis trois ans. L’an dernier, 276 000 croisiéristes ont embarqué ou fait escale sur l’île (+14,2%). "Et l'année 2017 sera aussi bonne, voire meilleure", estime Karine Mousseau, au vu des réservations déjà engrangées.
Diversifier les marchés
Pour atteindre à moyen terme le million de visiteurs, l’île (toujours très dépendante de la métropole) espère élargir ses marchés. Elle peut s’appuyer sur les vols mis en place par la compagnie low cost Norwegian au départ de New York, Boston, Washington et Baltimore pour attirer les Américains, au nombre de 25 000 l’an dernier (+175%).
"Dès 2018, le vol saisonnier au départ de New York pourrait devenir annuel", se félicite Joëlle Désir, directrice générale du CMT. L’Allemagne constitue une autre cible, avec le vol direct lancé par Condor entre Francfort et Fort de France. La Martinique fera d’ailleurs sa promotion la semaine prochaine au salon ITB de Berlin.
En revanche, "il n’est pas question d’un vol Norwegian entre Paris et la Martinique. Pour le low cost long-courrier, nous avons déjà XL Airways", poursuit la directrice.
Sur place, l’offre hôtelière (malmenée ces dernières années par plusieurs faillites et des projets en suspens) devrait augmenter de 20% d’ici deux ans. Après l’ouverture du boutique-hôtel French Coco l’an dernier (17 suites) sur la presqu’île de la Caravelle, plusieurs nouveautés doivent enfin améliorer l’offre locale.
Le Diamond Rock (pointe du Diamant), fermé depuis 2013, va faire place à un nouvel établissement de 180 chambres. Même chose pour le Kalenda (ex Méridien) situé aux Trois-Ilets et fermé depuis 8 ans, désormais démoli pour faire place nette à un établissement 4* de près de 200 chambres.
Enfin, le Maruba (au Carbet) et l’hôtel-club Les Trois îlets (tous deux fermés depuis plusieurs années), vont être remis sur le marché ai mois d'avril afin de trouver de nouveaux exploitants privés susceptibles de rénover et de relancer les deux établissements.
Thierry Beaurepère