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Production

Hans van de Velde (TUI France) : « On arrête le sur-mesure et les séjours pour être radicaux sur nos clubs et circuits »


Publié le : 16.09.2020 I Dernière Mise à jour : 17.09.2020
En juin dernier, TUI France a annoncé un plan social prévoyant la suppression de 583 postes et la fermeture des 65 agences intégrées. I Crédit photo ©Adobe Stock

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  • Brice Lahaye

En pleine crise sociale et économique, le directeur général de TUI France s'explique sur ses choix et apporte quelques précisions sur sa stratégie pour tenter de remonter la pente.

Quelques jours après la grève des salariés de TUI France, le patron du tour-opérateur, Hans van de Velde, a décidé de prendre la parole pour revenir sur la crise que connaît l'entreprise, et ainsi expliquer ses choix et la stratégie adoptée pour tenter de s'en relever.

Comme l'ensemble des acteurs du secteur, le tour-opérateur n'aura pas été épargné par la pandémie de Covid-19. « Nous sommes confrontés à une crise sans précédent. Dans ce secteur, nous avons l'habitude de gérer des crises, mais une crise comme celle-ci, jamais. La perte pour le tourisme mondial est estimée à 460 milliards de dollars par l'OMT », explique, en préambule, Hans van de Velde.

Avant de s'attarder plus particulièrement sur les conséquences pour TUI France. « En juillet et août, nous avons enregistré 10% de clients de ce que nous faisons d'habitude, avec heureusement des clubs ouverts en Espagne ou en Italie ». Et depuis le début de l'année, les chiffres sont encore plus alarmants, pour le TO comme pour le groupe. Ce dernier a enregistré une baisse de son chiffre d'affaires de 98,5% d'avril à juin, et accuse déjà une perte nette de 1,9 milliard d'euros en 2020.

Mais les problèmes actuels de TUI France sont bien plus anciens et profonds que ceux survenus pendant la crise sanitaire. « Depuis 10-15 ans, TUI France n'a jamais gagné d'argent », annonce sans détour le Directeur général. La faute à un « marché français difficile », mais aussi et surtout à l'ouverture toujours plus grande de clubs de vacances, aussi bien de la part du TO que de ses concurrents. Trop de volume qui implique évidemment une baisse des tarifs et plus de difficultés à en tirer des bénéfices.

Fermer les agences

Face à ce constat sans appel, deux options se présentaient pour le groupe : cesser purement et simplement l'activité en France ou montrer que le tour-opérateur est capable de gagner de l'argent. La deuxième option a été choisie, mais non sans conséquences pour les salariés de l'entreprise. En juin dernier, l'entreprise a annoncé un plan social prévoyant la suppression de 583 postes et la fermeture des 65 agences intégrées.

Un choix assumé par le directeur général de TUI France, la suppression de ces points de vente physiques faisant partie de sa nouvelle stratégie. « Nos agences sont chères, trop chères pour nous. On ne peut plus payer ça. Les conséquences sont bien sûr énormes pour l'emploi et je regrette vivement cette situation difficile, mais nous n'avions pas le choix. Je suis conscient que de nombreuses personnes vont perdre leur emploi, mais je préfère continuer avec une société plus petite, plus agile, avec encore 315 employés », admet-il. 

S'il a d'ailleurs été annoncé récemment que les agences allaient toutes être reprises, le directeur général de TUI France se veut pourtant prudent : « Ce n'est pas encore engagé, car ce ne sont pas des offres fermes. Il faut donc voir s'ils sont vraiment intéressés et attendre que cela se transforme en offres fermes. Mais j'ai bon espoir pour la plupart des agences ». Une confirmation pourrait avoir lieu le 18 septembre, date à laquelle le TO commencera alors à analyser et négocier les offres.   

Miser sur les clubs et les circuits

La direction du tour-opérateur explique aussi vouloir se concentrer sur les marques les plus connues du TO et « très appréciées » par les clients, à savoir Marmara, Lookéa et Nouvelles Frontières. En se focalisant exclusivement sur les clubs de vacances et circuits. « On arrête avec le sur-mesure et les séjours, et nous allons être vraiment radicaux sur nos clubs et circuits », commente Hans van de Velde.

Le focus sur les marques connues et la production faite exclusivement de clubs et circuits suffira-t-elle à redresser la barre ? « Avec cela, oui on peut réussir sur ce marché difficile à gagner de l'argent. J'ai l'espoir que notre nouveau modèle soit vraiment adapté aux attentes de la clientèle française et que nous allons réussir », assure le directeur général.

Reste encore, toutefois, un facteur incertain pour l'avenir : la crise sanitaire actuelle qui pourrait durer encore quelques mois. De quoi peut-être compliquer les plans de TUI France.

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