Spécialiste dans l'indemnisation des passagers aériens, le site propose une formule BtoBtoC aux clients d'agences, loisirs et affaires.
Air-indemnite.com veut changer de typologie de clientèle. Lancé sous le nom de Trans-indemnite.com en 2007, le site s'adressait jusqu'à présent en direct aux passagers lésés. Depuis quelques mois, Jerôme Gratelle, son fondateur et président, s'intéresse aux agences de voyages qui vendent de la billetterie, et leur propose une formule BtoBtoC.
Pour rappel, le site se base sur le règlement européen 261/2004, qui fixe des indemnités tarifaires pour les passagers victimes de retards (plus de trois heures) ou d'annulations de vols. Tous les vols au départ d'Europe (y compris la Norvège, la Suisse et l'Islande) sont concernés et seuls les vols de compagnies européennes à destination de l'Europe sont éligibles.
Un service cobrandé au nom de l'agence
Les indemnités s'échelonnent entre 250 et 600 euros, suivant la distance parcourue, de 250 km à plus de 3 500 km. "Nous avons reçu 100 000 demandes depuis que nous avons changé de nom en 2013, dont 60 000 demandes rien qu'en 2015, déclare-t-il. Nous avons traité 90% des dossiers avec succès, dont 50% ont été indemnisés en moins de trois mois. Nous percevons 25% de commission sur ce que touche le passager."
Depuis septembre dernier, la stratégie de Jérôme Gratelle est de proposer ce service aux clients des agences, qu'ils soient loisirs ou affaires. "Grâce à une technologie en interne, nous suivons l'état de milliers de vols, et en fonction des informations données par les agences, nous savons quels sont les vols éligibles à des indemnités, explique-t-il. De façon automatisée, le client reçoit un e-mail cobrandé à notre nom et à celui de l'agence, qui lui propose d'obtenir des indemnités. En trois clics, il confirme. Je peux vous dire que la confirmation arrive dans la minute car beaucoup de clients ne sont pas informés de leurs droits !"
Un objectif de 1 000 agences clientes
Cette indemnité est due aussi bien au passager loisirs qu'au passager affaires, alors que ce dernier n'a généralement pas payé le billet, puisque c'est son entreprise qui l'a réglé. "La réglementation européenne ne fait pas le distinguo entre le payeur et le voyageur, et ne retient que la notion de préjudice", assure Jérôme Gratelle.
A ce jour, il annonce une dizaine d'agences clientes. "En outre, nous sommes en train de déployer le service dans un réseau de 400 points de vente, corporate et loisirs", dit-il, sans citer de nom, mais il pourrait bien s'agir de Havas Voyages. "Nous discutons avec d'autres grands réseaux, avec l'objectif d'atteindre 1 000 points de vente rapidement."
Selon lui, le service est très apprécié par les clients et les agences. "Les agences ne sont pas tenues responsables en cas de revente de vols secs, mais le geste commercial est bien perçu surtout vis-à-vis d'un groupe ou d'un bon client", rapporte-t-il.
Dans ce cas, le passager perçoit 70% de l'indemnité, au lieu de 75% s'il passe en direct. "L'agence est considérée comme apporteuse d'affaires et touche une commission selon un barème progressif, après l'indemnisation au client", précise-t-il. Et de conclure : "Cela la valorise en tant qu'intermédiaire".
Catalina Cueto