La 7e édition de l’International Tourism Fair (ITM) Madagascar a réuni 200 exposants du 31 mai au 3 juin à Antananarivo, accueillant environ 90 agents de voyages et tour-opérateurs étrangers invités. L’occasion de faire le point sur l’évolution du tourisme dans la Grande Île pour le marché français.
Quel poids représente le tourisme français ?
En 2016, le tourisme malgache a renoué avec la croissance pour la première fois depuis 2009, avec 293 000 arrivées soit une croissance record de 20%. Principal marché pour la Grande Île — il représente environ la moitié des touristes (60% si l’on inclut les Réunionnais) —, le marché français a également enregistré une reprise : 135 000 arrivées ont été comptabilisées en 2016, alors qu’elles étaient tombées à 60 000 en 2009.
Mais le fléchissement de la destination en 2017 en raison de la désaffection due à une épidémie de peste (257 000 touristes, soit une baisse de 12%) laisse présager une baisse sur le marché français, même si les statistiques par nationalités ne sont pas encore établies. "C’est bien reparti mais nous n’avons pas encore retrouvé les niveaux de 2008 avec 180 000 touristes français", note Vola Raveloson, directrice exécutive de l’Office National du Tourisme de Madagascar (ONTM). "Nous avons encore une marge de progression sur ce marché qui reste prioritaire."
Comment voyagent-ils ?
La clientèle française à Madagascar est plutôt composée de seniors, pré-retraités et retraités. "Cette particularité est liée au fait qu’il faut du temps pour découvrir un pays aussi grand", explique Vola Raveloson. C’est la raison pour laquelle les Français optent en règle générale pour des circuits de 17 à 21 jours agrémentés de 3 ou 4 jours de séjours balnéaire à la fin, pour un budget moyen de 2 500 à 3 000 euros.
"Nous voyons aussi de plus en plus souvent des demandes pour des voyages de noces mais en circuit là encore !", ajoute Vola Raveloson. A Nosy Bé, destination balnéaire par excellence, la clientèle française est ainsi la 2e avec 17 000 touristes derrière la clientèle italienne (24 000 touristes).
Pour relancer le marché français, l’Office National du Tourisme de Madagascar a lancé depuis 2016 une stratégie de promotion de thématiques liées à des marchés de niche comme la randonnée, le trekking ou les sports nautiques, ce qui à terme, devrait aussi permettre de rajeunir la clientèle.
Quelles tendances pour 2018 ?
Elles sont difficiles à déterminer en raison de l’incertitude liée au contexte politique pré-électoral actuel. Mais indépendamment de ce facteur, l’évolution est favorable. Les investissements dans le secteur touristique explosent (322 autorisations d’ouverture en 2017, et une croissance de 300% du volume des investissements) notamment dans le haut de gamme, et les liaisons aériennes se renforcent avec la France en particulier.
A cet égard, le partenariat stratégique noué cet automne entre Air Austral et Air Madagascar devrait jouer un rôle déterminant pour booster le marché français. Cet été, la capacité entre la France et Antananarivo sur Air Madagascar augmente ainsi de 53% avec 4 vols au départ de Paris et un vol au départ de Marseille, sans compter les possibilités de coupler les vols avec ceux d’Air Austral via La Réunion ou Mayotte.
Et à cela, il faut ajouter la bouffée d’air qu’apportera tout prochainement la mise en service de Tsaradia, la compagnie domestique, qui vient tout juste de recevoir son code IATA. Outre un renforcement des liaisons régionales avec les îles voisines, la création de cette filiale vise à augmenter et améliorer la qualité des vols domestiques, dont les fluctuations contraignaient souvent les tour-opérateurs à se concentrer sur des séjours balnéaires à Nosy Bé plutôt que sur des circuits.
Dès cet été, grâce à une flotte de 4 ATR et 2 Twin Otters (bientôt 3), un second vol quotidien sera mis en place pour Nosy Bé, Diego Suarez, Tamatave et Fort Dauphin au départ d’Antananarivo. Et à compter de l’hiver, un vol quotidien sera assuré pour Sainte Marie, Sambava, Majunga, Morondava et Maroantsetra.
"Au total, 83% de capacités supplémentaires vont être mises en place sur le marché domestique", soulignait ainsi Joseph Marie Malé, directeur général d’Air Austral lors de la première journée de l’ITM, précisant également que le programme de fidélisation conjoint entre les différentes compagnies serait lancé en janvier 2019.