Au programme de cette ville et sa région, désormais accessibles sans escale depuis Paris : beaucoup de soleil, une histoire qui nous plonge aux origines de la présence portugaise en Amérique du Sud et des plages qui n’ont rien à envier à celles des Caraïbes.
Les Tropiques en version Pavillon Bleu
L’état de Bahia, dans le nord-est du Brésil, est presque aussi grand que Madagascar. Autant dire qu’il est impossible de le décrire en quelques lignes. Et il est encore plus incertain de prétendre le connaître après un seul voyage. C’est une mosaïque de paysages, composée de déserts, de forêts, de plaines et de montagnes, de plages et d’une grande baie. L’histoire de cette partie du pays est aussi riche que sa géographie, puisque c’est sur ces côtes qu’est arrivé l’explorateur portugais Pedro Álvares Cabral, en l’an 1500. La plage qu’il a abordée est Porto Seguro, qui est devenue cinq siècles plus tard une station balnéaire à la mode. La ville de Salvador, pour sa part, a été fondée en 1549 pour devenir le centre religieux, culturel et administratif de la colonie et le restera jusqu’en 1763.
S’il est si facile d’associer l’État de Bahia avec la plage, c’est qu’il détient le record du littoral le plus long du Brésil (1.183 km exactement). C’est également la partie du pays où se trouvent les plus belles, comme celles de Trancoso (où s’est installé le Club Med, entre autres), Ponta do Corumbau, Cumuruxatiba, Abrolhos ou encore Itacaré. De plus, quatre plages bahianaises viennent d’être adoubées par le label Pavillon bleu, qui les considère comme les plus engagées sur le plan de la durabilité et de la sécurité. Ce sont celles de Paraíso (Guarajuba), Espera (Itacimirim), Ponta de Nossa Senhora de Guadalupe et Viração (Salvador).
Tout au long de la côte de Salvador et sa région, il y a une vingtaine de stations balnéaires réputées internationalement. Il suffit de nommer Porto Seguro, Trancoso, l'île de Comandatuba, Itacaré, ou Praia do Forte pour associer ces noms à un éternel été, à des eaux transparentes, à des plages de sable blanc et à des promenades en bateau à la tombée du jour, pour admirer les couchers de soleil sur le continent.
L’endroit où est né le Brésil
Dans cette région, l’histoire est présente derrière chaque transat. C’est le cas à Trancoso, un village fondé par des missionnaires jésuites en 1586 ; ainsi qu’à Praia do Forte où se trouvent les ruines de ce qui est considéré comme l’unique château médiéval du Nouveau Monde. C’est d’ailleurs le sens de son nom en portugais : la Plage du Fort.
L’histoire est également omniprésente dans les rues de Salvador, la capitale de l’État, qui est également connue comme la “Rome noire”. C’est une ville fière de la puissance de sa culture, de son syncrétisme religieux, de sa grande diversité raciale et des racines profondes de son passé.
Elle fut fondée en 1549 par les Portugais, qui en firent la première capitale de leur colonie. C’est dans ses rues et au long de ses quais que s’est forgée le creuset de cultures qui est devenu bien plus tard la base de l’identité brésilienne.
Salvador est le point de rencontre de trois mondes : l’amérindien, l’africain et l’européen. La Capoeira est née dans cette ville, issue d’un mélange de danses et de lutte. De la même manière, la cuisine locale et les fêtes populaires sont des fusions et des points de rencontre entre des univers que tout séparait à l’origine.
La ville de Dona Flor et des autres personnages des romans de Jorge Amado, c’est aussi le quartier historique du Pelourinho, l'ascenseur Lacerda, le Musée National de la culture afro-brésilienne et bien plus. Certains de ses attraits sont immatériels, comme la fête du Lavage (ou Lavagem) do Bonfim. C’est la deuxième manifestation la plus populaire, après le carnaval. Le deuxième jeudi de chaque année, des milliers de fidèles se retrouvent dans la Cidade Baixa (la ville basse) lors d'une procession qui rassemble des groupes religieux les plus divers. Ils convergent de l’église de Nossa Senhora da Conceição da Praia à celle de Notre Seigneur de Bonfim, où il faut laver les marches du porche. Le trajet a une longueur de 8 km, et parmi les groupes de pèlerins, les plus populaires sont les Afoxé Filhos de Gandhy et les Bahianas dans leur costume traditionnel, composé d’une robe et d’un turban blancs.
Un carnaval de plusieurs mois
Le Lavagem do Bomfin fait partie en réalité des festivités du carnaval, une fête qui commence officiellement le 25 novembre, lors de la Journée nationale des Bahianas de Acarajé, et qui ne se termine vraiment que le mercredi des Cendres. Toutes les facettes de la foi des bahianais s’y manifestent, depuis les célébrations des orixás du candomblé jusqu'aux rites catholiques.
Le carnaval de Salvador gagne en intensité à partir du premier janvier avec le Lavagem do Bonfim, la procesión de Nosso Senhor dos Navegantes, la Fête de la Lapinha et la venue des Rois Mages. Le cycle des célébrations continue ensuite avec la Fête da Ribeira (ou Lundi Gras, le lundi suivant le Lavagem) ; puis avec la Fête de Saint Lazare et ses défilés au cours desquels le candomblé fait vibrer toute la ville.
Le 2 février, la Fête de Yemanjá réunit une foule nombreuse dans les rues de la vieille ville et le soir venu, une procession de bateaux emporte des paniers remplis des offrandes réunies au cours de la journée. Il peut y avoir aussi bien des peignes que des miroirs, des parfums, des fleurs et même des bijoux. Le 5 février, c'est au tour de l’église Nossa Senhora da Conceição de Itapuã d’avoir les marches de son parvis frottées, lavées et parfumées. Une fois que cette tâche est réalisée, les blocos de chão envahissent le quartier pour faire la fête et donner le coup d’envoi du carnaval proprement dit. Celui de Salvador est un des plus grands du Brésil et a réuni plus de 4 millions de personnes en 2023 (dont 800 000 touristes).
Un nouveau vol sans escale
Ce sera l’été en plein hiver à compter de ce mois d’octobre, car Air France ajoute Salvador de Bahia à son réseau de lignes directes. C’est l’occasion de découvrir cette ville qui a été la première capitale du Brésil et qui fait partie du patrimoine mondial de l’UNESCO pour son centre historique, mais aussi pour sa culture et ses traditions. C’est aussi l’occasion de découvrir son immense région.
Salvador devient ainsi la cinquième destination brésilienne de la compagnie française, après Rio de Janeiro, São Paulo, Fortaleza et Bélem. La route sera desservie trois fois par semaine, les lundis, jeudis et samedis.