Après l’année de toutes les crises en 2022, de résilience en 2023, l’année prochaine devrait être celle de la stabilisation.
« Le tourisme est une industrie qui rend moins con » clame Emmanuel Lechypre . Mais cet économiste ne se contente pas d’une telle affirmation. Il livre une analyse qui laisse espérer une bonne année 2024 pour le secteur du tourisme.
Il replace le contexte : l’année 2022 portait toutes les crises : sanitaire, guerre, inflation, etc. Elle fut suivie par celle de 2023 caractérisée par la résilience.
Par contre, la forte inflation constatée se stabilise ce qui est de bon augure pour 2024. Il précise : « la hausse des taux d’intérêt, après une longue période sans variation, ébranla brutalement tout l’édifice financier. Passer de 0 à 4, fut un choc douloureux. Mais la situation se stabilise. »
Emmanuel Lechypre annonce clairement que les difficultés sont derrière nous : « nous avons mangé notre pain noir. L’inflation va rester vers les 2,5 % alors que les salaires ont augmenté de 4 %. Bien sûr, il n’y aura pas de retour en arrière. Il faut se résoudre à vivre avec cette inflation, mais à ce taux elle n’engendre plus des tensions sur le monde des affaires. »
Mais les conflits, le coût de l’énergie, le climat ? Emmanuel Lechypre relativise : « en 2022 le choc était global. Mais maintenant, le monde retrouve les lois de la gravité. Chaque région ou pays va se polariser sur sa problématique propre : la Chine avec sa crise immobilière, l’Europe avec les questions sur l’énergie, les US avec leur dette publique, etc. Tout va davantage de régionaliser et laisser les affaires rependre leur court. »
Par contre, il nous prévient que les frontières risquent de se fermer davantage comme le laisse envisager la hausse 30 % des incidents diplomatiques.
Mais pour le tourisme, les signaux sont au vert : « les salaires ont augmenté et surtout, les ménages épargnent. 7 sur 10 mettent de l’agent de côté. C’est un taux record, plus haut que l’avant Covid. C’est la bonne nouvelle pour le secteur du tourisme ».
Oui, mais faut-il craindre que cette épargne serve à payer les charges contraintes et d’économiser en cas de difficultés à venir ? Non pour l’économiste, car les dépenses pour les voyages seront préservées: « le tourisme descend dans la pyramide de Maslow pour se considérer presque comme un budget prioritaire. Les voyageurs sont prêts à sacrifier d’autres dépenses, mais pas celle du tourisme. »
Et de rappeler que la préparation du voyage devient un sujet qui rassemble les familles pendant de longs mois pour en discuter des choix et des options à prendre.
À la question : les Jeux olympiques vont-ils apporter un bénéfice ? « Aucun. Une ville en développement peut tirer avantage de se faire connaître pour espérer une croissance à court terme. Pour Paris, ce n’est pas le cas si ce n’est de prendre des coups et on va les prendre. » Ambiance !
Et pour le contexte lui-même, la situation de la France ? « Nous apprenons à nous situer avec un état cigale et des Français fournis. C’est le paradoxe de la situation. Mais les inégalités de s’accroissent pas, contrairement à l’idée que les médias relaient. La réalité c’est que l’écart des salaires en France est de 1 à 18. Après redistribution il n’est plus que de 1 à 7. Enfin si on ajoute les aides publiques, l’assistance santé, etc cet écart se réduit de 1 à 3. » Au moins nous serons un média qui relaie la bonne information.