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Couvre-feu : ce qui va changer pour les professionnels du tourisme 


Publié le : 15.10.2020 I Dernière Mise à jour : 16.10.2020
En Île-de-France comme dans huit autres villes, les restaurants vont devoir fermer leurs portes à 21h pendant au moins un mois.  I Crédit photo ©Adobe Stock

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  • Brice Lahaye (avec AFP)

Tags : économie

Un couvre-feu de 21h à 6h dans toute l’Île-de-France et huit grandes villes françaises entrera en vigueur à partir de samedi, obligeant de nombreux établissements à fermer leurs portes plus tôt. Le point sur les dernières annonces. 

[Article mis à jour le 16 octobre à 11h30]

Il y a encore du changement à prévoir. Le président Emmanuel Macron a annoncé mercredi soir la mise en place dès samedi d’un couvre-feu de 21h à 6h dans toute l’Île-de-France et huit grandes villes françaises, où le virus circule fortement. 

« La décision que nous avons prise, c’est un couvre-feu à la région Ile-de-France, où le virus circule activement et à huit métropoles : Grenoble, Lille, Aix-Marseille, Lyon, Montpellier, Saint-Etienne, Toulouse et Rouen (…) Il n’y aura pas une interdiction de circuler, mais une stricte limitation aux bonnes raisons. On n’ira plus au restaurant, chez des amis, faire la fête », a-t-il fait savoir. 

Fermeture des établissements à 21h 

Le gouvernement souhaite étendre cette mesure jusqu'au 1er décembre, si le Parlement la valide. Le couvre-feu aura donc une durée de 4 semaines au minimum ou de 6 semaines, comme le souhaite le Président de la République. Concrètement, cela veut dire la fermeture dès 21 heures de tous les établissements recevant du public, à savoir les restaurants, les théâtres, les cinémas ou encore les lieux dédiés à l’événementiel. Le non-respect du couvre-feu sera passible d’une amende de 135 euros.

Des aides renforcées 

Pour faire face à ces fermetures, le chômage partiel à 100 % sera prolongé pour les professionnels impactés par cette décision (événementiel, artistique, restauration…). D’autres aides, comme le fonds de solidarité, sont également prévues. 

Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a justement annoncé jeudi un élargissement du dispositif. Le fonds de solidarité sera désormais ouvert aux entreprises de moins de 50 salariés de tous les secteurs situées dans les zones de couvre-feu dès lors que leur perte de chiffre d'affaires atteint au moins 50% et pour un montant maximal de 1500 euros par mois pendant toute la durée du couvre-feu. Pour l'hôtellerie, les cafés, la restauration, la culture, l'événementiel, le sport et certaines activités connexes situées dans les zones de couvre-feu, le fonds de solidarité jusqu'à 10.000 euros mensuels pourra dorénavant être perçu par les entreprises ayant une perte de chiffre d'affaires d'au moins 50% et non plus 70%, a ajouté le ministre.

D'autre part, pour soutenir la trésorerie des entreprises tous secteurs confondus, le dispositif de Prêt garanti par l'État (PGE) est prolongé du 31 décembre 2020 jusqu'à 30 juin 2021. Enfin, le ministre de l'Économie a demandé à la Fédération bancaire française d'examiner « un report du remboursement de ces prêts pour une année supplémentaire pour les entreprises qui en ont réellement besoin ».

Une attestation de déplacement obligatoire 

Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a également annoncé jeudi qu’une attestation de déplacement dérogatoire, sur le modèle de celle en vigueur pendant le confinement, sera nécessaire pour se déplacer entre 21h et 6h du matin à partir de samedi là où s'appliquera le couvre-feu. Les personnes qui rentrent du travail ou s'y rendent, font valoir un impératif de santé, doivent rendre visite à un proche en situation de dépendance ou promener leur animal de compagnie pourront, entre autres motifs, circuler pendant le couvre-feu munies de cette attestation. Cette attestation - qui vaudra pour une heure - pourra être téléchargée sur son téléphone depuis le site du ministère de l’Intérieur. 

Pas de restriction pour les vacances

Le président a toutefois tenu à assurer que ces nouvelles restrictions n’empêcheront pas les Français de partir en vacances à la Toussaint, tout en appelant à respecter les règles sanitaires en vigueur pour ne pas propager le virus. « Demander aux gens de rester confinés dans un appartement et de ne pas aller dans un lieu de vacances, ce serait disproportionné », a-t-il expliqué. Aucune limitation de déplacement entre les régions n’est prévue pour le moment.

À ce sujet, les billets de train ou d'avion après 21h00 « vaudra dérogation au couvre-feu », a indiqué jeudi le Premier ministre, Jean Castex, lors d'une conférence de presse au cours de laquelle il a détaillé les modalités des nouvelles mesures pour lutter contre l'épidémie.

Les professionnels en colère 

Toutes nouvelles annoncent passent évidemment mal auprès des professionnels de l’hôtellerie et de la restauration. « Si notre volonté est partagée avec le Gouvernement d’endiguer l’épidémie, force est de constater que cette décision équivaut à une refermeture de nos établissements et est lourde de conséquences pour le secteur de l’hôtellerie-cafés-restauration (HCR), déjà durement frappé par cette crise. Alors que les restaurateurs subissent déjà des pertes importantes d’activité en raison des restrictions de leurs capacités d'accueil et d’un protocole sanitaire renforcé, cette nouvelle contrainte horaire qui condamne le service du soir a pour conséquence pure et simple d’obliger nos restaurants à fermer », ont réagi dans un communiqué commun l’UMIH, le GNI, le SNRTC et le GNC.

Ces derniers avaient appelé jeudi les autorités à renforcer ou prolonger les aides mises en place : fonds de solidarité jusqu’à 10 000 euros accessible à tous, exonération des charges patronales pour tous et activité partielle prise en charge à 100 % aussi longtemps que dureront les mesures de restrictions sanitaires. De quoi aider à un peu mieux affronter ces nouvelles restrictions. 

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