Les entreprises pénalisées par la mobilisation contre la réforme des retraites vont bénéficier des mesures mises en place lors du mouvement des gilets jaunes.
Bis repetita. Face à la mobilisation qui se poursuit contre la réforme des retraites, le gouvernement ressort l’artillerie mise en place lors de la crise des gilets jaunes l’an dernier.
Le ministre des Finances, Bruno Le Maire, et la secrétaire d'Etat Agnès Pannier-Runacher ont reçu hier à Bercy les organisations professionnelles pour un "premier bilan" de l'impact de la grève contre la réforme des retraites qui a débuté il y a une semaine.
Au terme de cette réunion, ils ont annoncé que les entreprises de l'hôtellerie-restauration, durement touchées par la grève, pourraient notamment bénéficier d'un étalement de paiement de leurs charges fiscales et sociales, de mesures de chômage partiel et éventuellement d'autorisation d'ouverture le dimanche.
Ils ont aussi désigné "un référent de haut niveau" auprès du Directeur général des entreprises, "qui travaillera en lien avec les fédérations et les collectivités locales pour définir les modalités d'information et d'accompagnement pertinentes des entreprises en fonction de l'évolution de la situation dans les prochains jours".
Agnès Pannier-Runacher s'était inquiétée lundi des conséquences pour le tourisme de la mobilisation contre la réforme des retraites, après un week-end qualifié de "contrasté" pour le commerce à Paris et de "bon" dans d'autres villes.
Chute de 20 à 30% des réservations
A la sortie de la réunion, Didier Chenet, président du GNI Synhorcat, a exprimé sa préoccupation. "La situation pour notre secteur est extrêmement catastrophique, une chambre pas louée, un repas pas pris, une réception annulée, c'est un chiffre d'affaires qui disparait, il n'y a pas de report possible", a-t-il expliqué.
"A Paris, il y a jusqu'à 30% de réservations en moins dans l'hôtellerie par rapport à la même période de l'an dernier, où il y avait déjà l'effet gilets jaunes ; c'est extrêmement préoccupant", a-t-il reconnu, exprimant son inquiétude "d'entendre que les syndicats appellent à durcir le mouvement après le discours d'Edouard Philippe".
Jean-Virgile Crance, président du GNC (groupement national des chaînes hôtelières), a de son côté assuré que le chiffre d'affaires dans l'hôtellerie avait chuté de 10% "comparé à l'an dernier, où nous avions déjà eu les gilets jaunes". "C'est en réalité -20% comparé à il y a deux ans, sur un panel de 300 hôtels en majorité situés à Paris et en région parisienne", a-t-il même précisé.
Et le mouvement est appelé à durer puisque les organisations syndicales ont annoncé qu’il n'y aurait pas de trêve pour Noël …