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Economie

Point marché : l’innovation va nous sauver !


Publié le : 15.10.2024 I Dernière Mise à jour : 15.10.2024
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  • Patrick GAUTIER Directeur Gestion Privée Paris

Je sais… vous me dites souvent que je suis un optimiste. Mais il y a des raisons objectives d'avoir confiance dans un avenir qu'il est légitime de trouver enthousiasmant

Nous sommes libres de dessiner notre histoire : ce qui rejettent l'idée d'une humanité en amélioration constante, mais ce qui devrait aussi exclure tout catastrophisme.

Si les humains sont libres ils peuvent faire le meilleur : trouver des solutions techniques aux défis qui se présentent à eux et les faire partager par le plus grand nombre.

Bien sûr depuis 4 ans, le monde a dû faire face au COVID et à l'invasion de l'Ukraine par la Russie, l'état le plus nucléarisé au monde. Le réchauffement climatique se matérialise par des températures records, ce qui le rend palpable. La France a subi les émeutes du début de l'été 2023. Le Proche-Orient est en feu depuis l'innommable attaque du Hamas du 7 octobre 2023. La menace du terrorisme islamiste est plus présente que jamais. Dans notre pays l'atmosphère politique est irrespirable, polluée notamment par un populisme d'extrême gauche très agressif dans les mots, et qui adopte une stratégie révolutionnaire.

Dans ces conditions objectives garder confiance dans l'avenir est un défi.

C'est néanmoins possible, car la société dans laquelle nous vivons ne se résume pas aux faits énumérés ci-dessus.

Annoncer le déclin ou l’effondrement donne l'air intelligent. Prédire une crise sanitaire, économique et sociale ou écologique, c'est forcément faire preuve de réalisme et de sagesse.

On a raison et l'on gagne à tous les coups, même l'horloge arrêtée ou cassée indique l’heure exacte 2 fois par jour.

Oui mais non et le « c’était mieux avant » n’est pas la réalité. En revanche, la lucidité c'est de reconnaître que la Russie veut déstabiliser l'Occident et que nous sommes en conflit avec cet Etat.

La lucidité c'est de comprendre que l'islamisme est l’ennemi mortel de notre civilisation de liberté. La lucidité c'est d'accepter que le réchauffement climatique soit un processus déjà avancé, et que les efforts que nous faisons pour diminuer nos émissions de gaz à effet de serre, bien qu'à avérés, ne sont pas encore suffisants pour stopper une évolution qui commence à poser des problèmes complexes. La lucidité c'est d'admettre que la plupart des pays européens et anglo-saxons font face à des défis scientifiques, sécuritaires, industriels, éducatifs, sociaux que certains, dont la France, ont du mal à relever.

En fait, si l'on est capable de prendre un recul historique et d'analyser ces sujets à froid, on perçoit aussi des promesses d'avenir extraordinaires. Il est parfaitement possible qu'en 2050 la démocratie se soit étendue, que le travail soit moins pénible, qu’une large partie de la population vive 100 ans en bonne santé et que l'humanité ait freiné le réchauffement climatique et atténué ses conséquences.

Alors vous allez me dire que je suis un optimiste !

Je vous propose de faire un focus sur la France, et un focus sur le rapport de Mario Draghi, qui n’est malheureusement pas assez repris dans les médias.

Focus sur la France :

La France est un pays particulièrement masochiste, dont les habitants eux-mêmes aiment qu'on dise du mal c'est bien connu : En France rien ne fonctionne.

Bien sûr, La France souffre de nombreux problèmes : un Etat inefficace, une incapacité à réguler la dépense publique, une dette publique trop élevée, des services publics (surtout l'école et l'hôpital) qui dysfonctionnent, une immigration non maîtrisée, une assimilation souvent absente… quant à l'innovation, La France ne fait pas exception en Europe.

Aucune de ces entreprises ne peut rivaliser avec les géants américains du numérique ou de l'IA. En conséquence, nos performances en matière de croissance, et donc de salaires, sont décevantes. Sans une forte croissance économique les revenus de nos concitoyens sont condamnés à une quasi-stagnation. Ce n'est pas un déclin absolu, mais relatif, en particulier par rapport aux États-Unis.

Il y a 20 ans, l'emploi était bloqué, indépendamment de l'activité économique qui pouvait être bonne. Le chômage dit « structurel » (qui ne dépend pas de la croissance) pourrissait l'ambiance du pays et désespérait les jeunes, y compris les diplômés, qui attendaient parfois longtemps derrière la porte des entreprises.

Nicolas Sarkozy introduisit la « rupture conventionnelle » qui permit aux employeurs et aux salariés de se séparer sans drame.

François Hollande après le rapport de Louis Gallois sur la compétitivité de l'industrie mit en place le CICE (le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi) puis le pacte de responsabilité qui firent baisser les charges pesant sur le coût du travail. Plus tard dans le quinquennat, Manuel Valls, mit sur pied avec son ministre du Travail Myriam El Khomri, une loi qui commença à sécuriser judiciairement les licenciements économiques.

Emmanuel Macron apporta au tout début de son premier mandat la flexibilité et la sécurité qui manquaient. Il chargea pour cela Muriel Pénicaud de rédiger une série d'ordonnances pour agir vite.

La pandémie fut le déclencheur qui amena le gouvernement à augmenter fortement les montants versés aux entreprises au titre de l'apprentissage.

Tout ne fonctionne pas encore parfaitement en matière de marché du travail, mais les résultats de ces réformes qui, bien qu'elle soit mise en place par des gouvernements de couleurs politiques diverses, sont allées dans le même sens, se lisent désormais dans les chiffres.

Le taux de chômage est au plus bas depuis une dizaine d'années malgré les crises. Le taux d'emploi, qui est une mesure plus juste des tensions sur le marché du travail, est, à près de 70% au plus haut depuis des années 1990. Reconnaissons quand les choses vont mieux et essayons de développer ce qui fonctionne plutôt que de tenter de démontrer en tordant les faits que, « non ces améliorations c'est de la poudre aux yeux ».

Aussi, sans être un optimise, comment prédire une récession lorsque nous sommes en plein emploi ?

Concernant le redressement industriel, chacun sait que la désindustrialisation a été violente. La part de l'industrie dans le PIB a été divisée par 2 en 40 ans ce qui a entraîné des conséquences négatives sur le niveau du PIB lui-même.

En effet, en deçà d'un certain seuil, le manque d'industrie est un problème pour l'économie dans son ensemble.

Nicolas Sarkozy avait une formule simple mais efficace, « Les services c'est très bien mais il faut bien qu'ils soient au service de quelque chose ».

On ajoutera que l'industrie représente les 3/4 de la recherche et développement et les 3/4 des exportations. L'activité industrielle a en outre le mérite d'être réparti géographiquement. En général, les services sont dans les métropoles et des usines dans les territoires plus ruraux car elles ont besoin de place. Cette remarque géographique est cruciale si on se soucie non seulement de macroéconomie mais aussi d'aménagement du territoire et de cohésion sociale.

En France, on doit pouvoir vivre et bien gagner sa vie ailleurs que dans les grandes villes !

La baisse des taux en zone Euro va donc se poursuivre pour aider l’industrie et particulièrement l’Allemagne qui est beaucoup plus industrialisée que la France.

En effet, lorsque les taux sont à 0% et que notre voiture ou notre machine à laver montre des signes de fatigue on passe à l’action en achetant un nouvel équipement, ce qui est favorable au secteur manufacturier.

En revanche, si les taux sont à 10%, on préfère placer ses économies sur un livret et on change d’équipement uniquement quand celui-ci est cassé.

Si on ajoute à cela le coût du stockage, la hausse des salaires et de l’énergie, on comprend l’impact sur l’industrie avec la baisse des taux. La situation va donc s’améliorer.

Cependant, le principal signal de réindustrialisation de la France réside dans son attractivité. Lors du sommet à Versailles « Choose France » dont le but est de promouvoir l'attractivité économique de notre pays à l'international, notre président était vu comme l'un des plus « pro business » au monde alors que des dirigeants étrangers ont toujours le Brexit en tête et s’inquiètent d'un chancelier allemand qui compte des écologistes, pas toujours pragmatiques, dans son gouvernement. D’ailleurs nos chiffres d'attractivité sont encourageants. D’après le baromètre annuel d’Ernst et Young, la France est leader européen des projets d'investissements même s'ils sont, en moyenne, par rapport à l'Allemagne ou au Royaume-Uni plus petit et moins créateur d'emplois.

Vous allez me dire que le problème de la France aujourd’hui est principalement son atmosphère politique, le fait qu’il n’y a pas de majorité au parlement.

Cependant, comme vous pouvez le constater dans le graphique ci-dessous, tout le monde est passé du bipartisme au multipartisme.

La France = en haut à droite

L’avantage de ne pas avoir de majorité au parlement est qu’il faut donc convaincre et cela évite des dépenses inutiles présentées par un projet de loi et votées dans une Assemblée majoritaire.

Sachant que c’est la BCE qui pilote la baisse des taux, que le Président intervient sur la géopolitique, une assemblée bloquée ne pourra que figer la fiscalité et l’impact est très faible sur les marchés financiers, prenons l’exemple de l’Italie suite à l’élection de Méloni.

Mais que nous apprends le rapport de Mario Draghi ?

Il faut parler et reparler du rapport de Mario Draghi car il a raison le moment est existentiel pour l'Union européenne. Ce rapport propose des réponses à l'objection allemande sur l'endettement : il dit comment mobiliser les capitaux privés et souligne l'urgence des politiques connexes d'éducation. Les politiques n'entendent pas ce que dit Mario Draghi car il propose beaucoup plus d’Europe.

Le meilleur argument contre Draghi est qu'il veut un fonds de 800 milliards annuel pour investir mais après le COVID en 2020 c’est ce même montant qui avait été décidé pour aider à réparer les dommages économiques et sociaux causés par la pandémie. Or, seulement 1/3 a été dépensé faute de projets valable. Pour l'Allemagne très réticente devant l'idée d'un endettement européen qui pèsera toujours sur les épaules germaniques le « draguisme » fait fausse route. Le débat est bien celui-là est-ce que l'endormissement européen est dû à trop d'état fédéral ou pas assez ?

Cependant, lorsqu’aux Etats-Unis une société lance un nouveau produit, un nouveau service, la cible est de 333 millions d’américains. En Europe, même si la cible est de 449 millions d’européens, en zone Euro, il y a un tel excès normatif et bureaucratique de la Commission européenne, de ces plans européens mal étudiés, comme le climat et l'automobile électrique, qu’avant que tous les pays se mettent d’accord sur une norme, une fiscalité, un prix… la bataille est perdue.

Aussi, ce que propose Mario Draghi c'est une nouvelle politique industrielle :

  • Innover et combler le retard technologique
  • Avoir un plan commun pour la décarbonation et la compétitivité
  • Renforcer la sécurité et réduire les dépenses

 

Il insiste sur l’importance d’accroitre l’innovation, de doubler le budget du programme-cadre de recherche et d’innovation pour le porter à 200 milliards d’euros sur 7 ans et créer une agence pour l’innovation de rupture.

Il propose d’unifier le droit des sociétés pour favoriser la croissance des start-ups.

Il souhaite un développement de l’Intelligence Artificielle : investir dans l’IA dans 10 secteurs stratégiques comme l’automobile, énergie, santé…

Créer une plateforme pour sécuriser les approvisionnements en matières premières critiques.

Nommer un commissaire européen à la simplification : on parle de la Simplification Administrative.

En conclusion :

L’innovation va nous sauver ! et il faut penser « long » pour vos investissements.

Il est vrai que parmi les trois blocs : USA, Europe, Chine la situation des USA fait envie même si tout n’est pas rose.

Clairement la baisse des taux va redonner du pouvoir d’achat au consommateur et le cycle de baisse des taux est moins favorable aux épargnants et beaucoup plus aux investisseurs. Il faut penser « Actions » et non plus compte à terme ou livrets. Il ne faut pas capituler sur la thématique « climat ». La relance chinoise est la bienvenue et va soutenir le secteur du Luxe.

L’IA est entrée dans une course aux applications pratiques, aux meilleures LLM (large Language Models) qui permet une amélioration spectaculaire des prestations. Cette année est la 2eme pour l’IA générative et il y a une concentration sur l’IA qui permet de voir l’utilisation pratique pour le consommateur. En effet il y a un développement sur les objets connectés et les gadgets qui offrent un retour sur investissement aux entreprises.

La santé est pleinement bénéficiaire de la révolution digitale et il y a des cas concrets d’utilisation d’IA et de robots dans le cadre de la simulation, de la recherche, pour l‘élaboration de vaccins, les opérations chirurgicales…

Le transport est également en plein essor et Airbus produit de nouveaux avions plus chers mais avec des résultats spectaculaires en termes d’émission grâce à de l’électrification et de l’hydrogène, ce qui constitue l’avenir du transport aérien. La responsable voyage d’American Express a expliqué lors d’une conférence, qu’à voyage équivalent, les clients préfèrent les solutions les plus vertueuses. Notons que 80% des habitants de la planète n’ont encore jamais pris l’avion ! Il y a de la marge !

Bref…les thématiques de l’IA, de l’énergie et ses infrastructures, des transports vertueux, de l’innovation dans la santé semblent plus porteuse que jamais.

En conclusion, le monde est incertain, mais il y a des vents favorables tels que l'offre excédentaire de pétrole, un cycle d’assouplissement monétaire et un soutien à la croissance plus clair en Chine. Il n'y a donc pas lieu d'être excessivement prudent. Mais face à une élection très incertaine aux US, les marchés retiennent leur souffle.

Nos recommandations d'investissement continuent de s'appuyer sur le thème de la désinflation. En ce qui concerne les actions, ce thème profiterait particulièrement aux secteurs sensibles aux taux (services aux collectivités, santé, télécommunications) et aux segments qui bénéficieraient davantage de la baisse des taux d'intérêt, comme les SMID Caps et les ressources de base.

N’hésitez pas à nous interroger, nous avons toujours des idées !

Patrick GAUTIER Directeur Gestion Privée Paris – 06 85 45 84 51

14 Avenue de la Grande Armée – 75017 PARIS

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