Alexandre Alary, Fondateur du collectif Digital Green Tourisme et Milena Gatelier, Responsable du pôle numérique pour le collectif, expliquent comment l'intégration de la sobriété dans le tourisme contribue à la gestion des déchets numériques, et donc à réduire son impact environnemental.
L’activité touristique produit et traite quotidiennement un nombre considérable de données
Ces données sont stockées, traitées, utilisées, et à un certain moment, mises de côté. Toutes ces activités consomment beaucoup d’énergie, créant ainsi une pollution numérique importante. Au surplus, elle a de plus en plus besoin d’outils numériques. Les déchets numériques et technologiques du secteur touristique sont alors un enjeu sur lequel se pencher à l’heure de la sobriété.
La sobriété doit être intégrée dans l’innovation verte
Il faut la définir simplement pour ne pas tomber dans la vision stéréotypée d’un retour à l’âge de pierre et comprendre qu’elle est un levier positif et essentiel. Elle consiste à s’affranchir du toujours plus et au profit du moins mais mieux.
La sobriété peut avoir un impact économique positif en réduisant les coûts associés à la gestion des déchets. Les coûts liés à la collecte, au traitement et à l’élimination des déchets sont élevés, et ils augmentent avec la quantité de déchets produite. En réduisant notre consommation et en adoptant des pratiques de réduction des déchets, nous pouvons réduire ces coûts et les optimiser.
L’intégration de la sobriété dans l’innovation verte est un sujet majeur. Dans ce contexte, elle fait référence à la réduction de la consommation de ressources et d’énergie. Nous sommes dans une approche plus consciente de la consommation, limitant l’utilisation de ressources finies et encourageant une utilisation plus efficace et plus durable des ressources disponibles. L’introduction de la sobriété permet d’éviter l’effet rebond en favorisant une consommation plus responsable.
On parle d’effet rebond, car c’est le danger essentiel de l’innovation verte. C’est la conséquence d’une surconsommation et donc d’une augmentation de la production causée par une réduction des coûts de production et de consommation. Il est donc important, même essentiel, d’adopter une approche holistique de l’innovation verte.
Il faut tenir compte des facteurs économiques, sociaux et environnementaux lors de la mise en place de technologies et de pratiques plus durables.
Le meilleur déchet est celui que l’on ne produit pas
En conservant nos terminaux plus longtemps, en achetant d’occasion, nous évitons d’en produire de nouveaux, nous limitons cette pollution et préservons nos ressources limitées.
Le tourisme doit prendre conscience de l’impact du numérique et des déchets liés à cette surconsommation et intégrer la sobriété positive à tous les étages pour aller vers plus de sens, d’impact et plus d’économie.