Taxes pour visiter Venise, quotas à Porquerolles, interdiction des locations de courtes durées à Barcelone… de plus en plus de destinations en Europe se dotent de mesures pour limiter la fréquentation de sites durant la période estivale.
Evaneos, acteur du voyage durable implantée dans plusieurs pays européens, a interrogé les voyageurs Français, Allemands, Espagnols et Italiens sur les effets du surtourisme.
La moitié des Espagnols considèrent qu'il y a trop de touristes !
Dans les pays plus touristiques, les populations ont une meilleure appréhension de la notion et sont capables d’en mesurer les effets notables.
En France, première destination mondiale, 92 % des sondés ont constaté les effets négatifs du surtourisme : de la saleté ou des déchets observés sur des sites (84%), une foule trop importante (74%) ou le temps d’attente trop long (71%).
En revanche, plus de la moitié des Espagnols considère que les touristes sont trop nombreux. Des situations qui créent de fortes tensions avec les populations locales, comme aux îles Baléares où le nombre de touristes ne cesse de battre des records pour atteindre 17,8 millions 2023, dont 14 millions de touristes étrangers, soit une hausse de 9%. Les Espagnols ne détestent pas les touristes, mais le surtourisme : 67 % d'entre eux pensent que les voyageurs ont l'intention de s'intégrer dans la communauté et affirment que la coexistence avec eux est généralement bonne.
70 % des Italiens ont quant à eux déjà renoncé à visiter un site touristique en raison de sa surfréquentation. L'augmentation des prix locaux (57,5 %) et la dégradation de la qualité de vie des résidents (43,6 %) sont selon ces derniers les conséquences les plus tangibles du phénomène.
Des chiffres qui contrastent avec le ressenti des Allemands dont 42 % des jeunes de 18 à 24 ans déclarent avoir déjà été confrontés au surtourisme contre seulement 15 % des plus de 55 ans. D’ailleurs, 47% des Allemands n’ont jamais entendu parler du phénomène ou n’en connaissent pas la signification (contre 42% chez les Italiens ou 26% chez les Français). Pas étonnant, dans un pays où 39% des habitants restent en Allemagne pour les vacances. Un constat encore plus frappant selon les tranches d’âge : alors que 40,5% des 45 ans et plus ne connaissent pas le surtourisme, ce chiffre n'est que de 32,5 % pour les 18-44 ans. Des chiffres qui contrastent avec les autres pays européens interrogés, comme en France, où trois quarts déclarent en avoir déjà entendu parler (74%).
Aurélie Sandler, co-CEO d’Evaneos commente : “Les réponses obtenues au sein de ces différents pays européens mettent en exergue une réelle différence de sensibilité entre les pays hôtes, les plus visités - que sont la France, l’Espagne et l’Italie - et l’Allemagne, dont sont issus les principaux voyageurs. Ce sont d’ailleurs, les nationalités issues des pays hôtes qui sont généralement les plus sensibles à la mise en place de mesures restrictives, telles que les quotas ”.
Tous s'accordent sur la nécessité de limiter l’afflux touristique
Les Européens sont dans une grande majorité favorables à l’instauration de quotas : 52% des Français, 45% des Espagnols et 42% des Italiens soutiennent ces mesures. Les Espagnols estiment même à 70% que les autorités devraient fixer des limites plus strictes dans les zones protégées pour leur valeur environnementale.
Tous les pays sondés manifestent un vif intérêt pour les itinéraires alternatifs, hors des sentiers battus (90% des Espagnols, 78% en Allemagne, 72% des Français, 50% des Italiens) ou hors saison. 86,8 % des Italiens (79% des Allemands et 78% des Français) se disent prêts à voyager en dehors des pics saisonniers ou dans des destinations moins visibles sur les réseaux sociaux (82,7 % des Italiens, 80% des Français contre 68% des Allemands).
La fréquence et le prix : les deux principaux freins qui persistent
En revanche, des efforts restent à faire sur le nombre de voyages. 52 % des Allemands ont déjà diminué leur nombre de voyages ou peuvent l'envisager. Les Allemands plus âgés sont moins disposés que les plus jeunes : pour 17 % des plus de 55 ans, il est hors de question de voyager moins. Pour les 18-24 ans, ce chiffre n'est que de 6 %.
Chez les Français, le prix reste le principal frein : seule une minorité de Français serait prête à payer plus cher pour son voyage (26%). Cette proportion s’élève néanmoins à 34% chez les voyageurs fréquents et à 54% pour ceux ayant le sentiment de contribuer au surtourisme. Un constat que l’on retrouve également chez nos voisins allemands : 48 % d'entre eux ne seraient pas prêts à payer plus pour voyager vers une destination moins fréquentée.
Laurent de Chorivit, co-CEO d’Evaneos, se réjouit : “Si des efforts restent à faire pour amplifier cette prise de conscience, c’est encourageant de voir que partout en Europe, de nouvelles habitudes de voyages se mettent en place. Il faut maintenant pérenniser cette tendance pour continuer à voyager tout en préservant les destinations, leurs habitants et l’expérience voyageur. C’est ce à quoi nous nous efforçons depuis 15 ans chez Evaneos, en proposant des voyages en dehors des sentiers battus ou hors saisons, afin d’offrir une nouvelle alternative au tourisme de demain”.
Méthodologie
Allemagne : Une enquête a été réalisée auprès de 1 023 répondants par la plateforme de voyage Evaneos et l'institut de recherche d'opinion YouGov
Espagne : Une enquête menée auprès de 1 000 Espagnols par la plateforme de voyage responsable Evaneos.
France : Cette étude a été réalisée auprès d’un échantillon de 1009 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, de catégorie d’agglomération et de région de résidence. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne sur système CAWI (Computer Assisted Web Interview) du 24 au 25 janvier 2024.
Italie : Evaneos a mené une enquête approfondie sur le phénomène du surtourisme en Italie, révélant des données significatives concernant les comportements des voyageurs italiens et leurs perceptions de ce problème croissant. L'enquête, réalisée à travers des interviews web assistées par ordinateur (C.A.W.I.), a impliqué un échantillon de 1002 répondants entre le 10 et le 14 juin 2024, représentatif de la population Italienne âgée de plus de 18 ans.