Dans une lettre ouverte adressée à la maison mère, les salariés de TUI France disent leur inquiétude et impatience alors que les négociations pour trouver un partenaire sont toujours en cours, mais ont pris du retard confirme la direction.
Trop, c’est trop. Pour les salariés de TUI France, « l’état d’alerte est au maximum concernant la situation sociale et économique » de leur entreprise alors que depuis le printemps ils sont dans l’incertitude la plus totale concernant leur avenir.
Dans une lettre ouverte adressée mi-novembre à Elie Bruyninckx, en charge de la Western Region, le CSE et les représentants du personnel rappellent la chronologie des réunions restées sans réponse concrète. Ils s’émeuvent d’une situation « ubuesque » générant « de nombreuses inquiétudes et souffrances (…) » et ayant pour conséquence « une hausse de l'absentéisme, avec une augmentation importante des arrêts maladie, (…) du nombre de démissions (…) et un climat anxiogène qui pèse sur le travail au quotidien (…) ».
Une attente qui dure
Pour rappel, en mai la direction de TUI France avait expliqué aux représentants du CSE « que l’entreprise était à la recherche de partenariats permettant de conforter sa place sur le marché français en tant que N°1 du Tour-Operating, qu’il fallait attendre et que des annonces seraient faites très prochainement ».
En juin, la direction confirmait « Il faut attendre », tout en précisant qu’en septembre des annonces officielles interviendraient. En septembre, les annonces officielles étaient repoussées à octobre et en octobre, repoussées à novembre. « Nous sommes fin novembre et nous ne voyons toujours rien venir », constate Lazare Razkallah, secrétaire du CSE, de plus en plus inquiet pour l’avenir des 1 300 salariés de TUI France.
Dans sa réponse adressée à l’ensemble du personnel le 20 novembre, Elie Bruyninckx confirme que « les discussions en cours sur la recherche d’un partenaire pour TUI France continuent de progresser » mais qu’il n’est « malheureusement pas encore en mesure d’annoncer un résultat final (…) ». « (…) Ces sujets sont complexes et impliquent de nombreuses études » pour le bien de l’entreprise, l'objectif étant de « construire l’avenir sur des bases et des business plan fiables (…)», ajoute-t-il.
La faute à Thomas Cook
Pour expliquer ces délais, il invoque en particulier la défaillance de Thomas Cook : « Avec nos interlocuteurs, nous avons subi les événements liés à la faillite de Thomas Cook qui ont perturbé l’avancement de ce dossier pendant plus d’un mois (…) », précise-t-il.
Le Tribunal de commerce de Nanterre doit statuer jeudi 28 novembre sur les offres de reprise de Thomas Cook France. Laurent Abitbol, partie prenante dans deux offres, l’une au titre d’Havas Voyages/Marietton Développement pour la reprise de 19 agences et l’autre du GIE Asha Havas/Selectour pour la reprise de la marque Jet tours, pourrait être l’un des interlocuteurs évoqués par Elie Bruyninckx.
Selon plusieurs sources, Marietton Développement pourrait prendre les commandes de TUI France via une location-gérance. Un article des Echos du 30 octobre précisait que le groupe de Laurent Abitbol monterait à hauteur de 45% au capital de TUI France. Le groupe TUI détiendrait le même niveau de participation, les salariés de TUI France se partageant les 10% restants, un montage proche de celui mis en place pour le désengagement de Corsair en début d’année.
Le patron de Marietton Développement, très occupé de surcroît par la préparation du Congrès Selectour à venir le 5 décembre prochain à Jerusalem, ne fait aucun commentaire.