Le millier de salariés de TUI France va toucher, in extremis, 250 € de prime « Macron », un geste de la direction qui n’empêche pas l’inquiétude de grandir en vue d’un plan social se profilant à court terme.
Ils n’y croyaient plus. A trois jours de la date butoir du 31 mars fixée par le gouvernement, les salariés de TUI France ont appris qu’ils toucheraient finalement la prime « Macron », à hauteur de 250 euros par personne.
« Les négociations depuis le mois de décembre n’avaient rien donné. L’ancienne direction ne voulait rien lâcher, mettant en avant les pertes de l’entreprise », explique Lazare Razkallah, secrétaire général du Conseil Social et Economique de TUI France et délégué CGT.
250 000 euros de prime exceptionnelle
« Nous sommes revenus à la charge après le départ de Pascal de Izaguirre arguant notamment du fait que les salariés de Corsair, eux, l’avaient touchée. Et nous avons finalement été convoqués le 27 mars pour l’octroi de cette prime. Le montant nous semble insuffisant mais c’était à prendre ou à laisser. Et le geste reste appréciable », remarque l’élu syndical calculant que près de 250 000 euros de prime exceptionnelle (défiscalisés) sont ainsi versés aux salariés.
La nouvelle direction de TUI France espère-t-elle calmer un peu le jeu alors que les rumeurs de plan social se font persistantes ? On devrait en savoir rapidement un peu plus. Isabelle Michalak, la directrice des ressources humaines du groupe, rencontre demain 3 avril au Ministère du travail Patrice Ivon, conseiller en charge des mutations économiques et de la santé au travail.
Faire du bruit et occuper le terrain
De leur côté, les représentants des salariés seront reçus jeudi 4 avril. « Nous avons préparé une note de synthèse rappelant à monsieur Ivon l’historique social de TUI France depuis 2012. Nous espérons que cette discussion sera constructive et permettra de trouver d’autres issues qu’un nouveau plan social. Supprimer des emplois et externaliser n’est pas la solution », précise Lazare Razkallah qui conteste le montant des pertes imputées à TUI France, chiffrées à 39 M€. « Dans l’idéal, on souhaiterait qu’un médiateur mette son nez dans l’entreprise ».
Les représentants syndicaux de TUI France, CGT en tête, sont en tout cas bien décidés à faire du bruit et à « occuper le terrain ». « On va se faire entendre comme les salariés de Ford », prévient Lazare Razkallah, craignant qu’à terme TUI France devienne une simple antenne de la Western Region du groupe, réduite à la portion congrue.
Le chiffre de 300 suppressions de postes sur le millier que compte TUI France est évoqué. Ce serait le 5e plan social pour l’entreprise. Les quatre précédents depuis 2012 ont entraîné la suppression de 1 200 postes.