Le temps de l’écoresponsabilité est en effet venu, surtout dans le secteur du tourisme. Il en va de la préservation de notre planète, mais aussi de la santé financière des entreprises
D’autant que les voyageurs accordent de plus en plus d’importance à la responsabilité environnementale…
Parce qu’il repose en grande partie sur l’immatériel, le numérique est souvent perçu comme une solution intrinsèquement propre et écologique. Il est pourtant un important émetteur de gaz à effet de serre, et ce phénomène s’intensifie au fur et à mesure que les technologies deviennent de plus en plus complexes et utilisées.
Mais ce n’est pas une fatalité : quelques bonnes pratiques simples à mettre en œuvre peuvent permettre aux entreprises de limiter leur pollution numérique.
Une première étape consiste à optimiser leur site web afin de réduire son impact environnemental.
En parallèle, les entreprises peuvent adopter d’autres pratiques numériques durables pour réduire leur empreinte carbone, influant sur leurs choix technologiques, leurs méthodes de travail et leurs initiatives de formation.
Optimiser son site web pour réduire son impact environnemental
La façon dont un site web est conçu joue un rôle majeur dans la quantité d’énergie nécessaire à son fonctionnement et, par conséquent, dans son impact environnemental. En la matière, plusieurs leviers peuvent être activés :
> Opter pour la sobriété. Plus un site internet est sobre, plus le temps de chargement de ses pages sera court et régulier. L’objectif est de parvenir à un design simple et minimaliste, favorisant une lisibilité claire. Les entreprises peuvent également opter pour les polices de caractère standard les plus courantes, que l’internaute n’aura donc pas besoin de télécharger.
« Pour chaque page de son site, l’entreprise doit se demander si les éléments en place sont bien nécessaires ou s’ils peuvent être simplifiés », précise Mickael Vigreux, expert à l’Afnic. « Mieux vaut-il une galerie d’images ou un seul visuel à fort impact ? Cette vidéo apporte-t-elle réellement quelque chose à l’utilisateur ? Autant de questions que l’entreprise pourra se poser, pour ensuite retirer tous les éléments superflus de son site web. »
Cette sobriété permet de limiter le nombre de requêtes HTTP.
Une requête HTTP est une demande envoyée par un navigateur à un serveur pour récupérer des informations spécifiques à une page web, telles que le texte, les images ou les vidéos qui la composent. Chaque élément nécessite généralement sa propre requête HTTP, et chaque requête HTTP consomme de l’énergie pour être traitée à la fois par le navigateur et par le serveur. D’où l’intérêt de limiter le nombre de fichiers, ce qui permet de réduire à la fois la consommation d’énergie et le temps de chargement de la page.
> Simplifier avec le "green code". L’entreprise peut également adopter une approche de développement "green code", qui vise à optimiser les pratiques de programmation et à éliminer les redondances dans le code, pour réduire la charge énergétique associée au fonctionnement du site. Cela permet non seulement d’améliorer les performances du site en termes de vitesse de chargement et de réactivité, mais aussi de contribuer à la réduction de l’empreinte carbone de l’entreprise.
> Optimiser les images. Les images ont un impact certain sur le bilan carbone d’une entreprise. Elles sont souvent lourdes à télécharger sur un site et à stoker, ce qui pèse sur la consommation énergétique liée à leur utilisation. Pour limiter l’impact, il est recommandé de privilégier des images de petite taille en les compressant.
« Sur le web, il est généralement possible de réduire jusqu’à 50 % la taille d’une image sans altérer de manière perceptible sa qualité visuelle », souligne Mickaël Vigreux. « C’est une démarche à la fois simple, rapide et efficace pour concilier performance environnementale et expérience utilisateur. »
> Choisir un hébergement écoresponsable. Les data centers, essentiels au fonctionnement du numérique en général et des sites web en particulier, sont connus pour leur consommation énergétique très élevée. Certains d’entre eux œuvrent toutefois pour réduire leur impact écologique en alimentant leurs serveurs en énergie solaire et hydraulique, ou en investissant directement dans des parcs éoliens. On peut citer notamment Infomaniak, dont les data centers sont alimentés à 100 % en énergie renouvelable, Ikoula ou encore EX2. En optant pour ce genre de data center, une entreprise peut réduire son empreinte carbone et donc devenir plus écoresponsable.
Autres pratiques numériques durables pour réduire l’empreinte carbone de l’entreprise
Les bonnes pratiques numériques durables vont au-delà de la réduction de l'empreinte carbone du site web de l’entreprise, et englobent l'ensemble de ses activités. D’autres initiatives liées au numérique peuvent ainsi être mises en œuvre pour réduire l’impact environnemental de l’entreprise.
> Opter pour des technologies durables. Lorsque que les entreprises achètent de nouveaux appareils électroniques, elles doivent privilégier les produits certifiés écologiques et éthiques, fabriqués à partir de matériaux durables et recyclables. L’entreprise pourra notamment rechercher des labels tels qu’Energy Star (qui certifie les produits et les équipements électroniques respectueux de l'environnement en termes d'efficacité énergétique) ou encore l’Ecolabel Européen (label officiel de l'Union européenne qui certifie les produits et les services respectueux de l'environnement tout au long de leur cycle de vie). En demandant à leurs fournisseurs une transparence sur leurs processus de fabrication, les entreprises soutiennent par ailleurs leurs initiatives de responsabilité sociale des entreprises (RSE).
> Adopter une approche réfléchie pour l’envoi d’emails. Selon l’organisation Carbon Literacy Project, l’envoi et la réception d’un email moyen produisent 0,3g de CO2. Avec plus de 300 milliards d’emails échangés chaque jour dans le monde, la charge carbone de ce moyen de communication est astronomique (plus de 90 000 tonnes de CO2 par jour, soit l’équivalent d’environ 10 000 fois le tour de Terre en voiture thermique). Pour réduire cette charge, les entreprises doivent de se contenter de l’essentiel.
« Lorsqu'un client effectue un achat sur le site web d’une entreprise, elle va souvent lui envoyer plusieurs emails pour le guider tout au long du processus. Elle peut cependant adopter une approche plus réfléchie », explique Mickaël Vigreux. « Par exemple, au lieu d'envoyer un email de bienvenue, un email de confirmation de commande, un email de suivi et un email de remerciement, elle peut regrouper ces informations de manière concise dans un email de bienvenue suivi d'un email récapitulatif. »
> Sensibiliser et former. La formation et la sensibilisation sont essentielles pour encourager l'adoption de pratiques numériques durables. Les entreprises doivent informer et former leurs employés aux enjeux environnementaux et sociétaux associés à l’utilisation des technologies numériques, et les encourager à adopter des comportements responsables lorsqu'ils les utilisent de manière quotidienne.
En reconnaissant que le digital, bien qu'immatériel, contribue de manière significative aux émissions de gaz à effet de serre, l’entreprise fait un premier pas vers des pratiques numériques plus durables. En adoptant un comportement plus responsable, en favorisant l'innovation durable et en encourageant la sensibilisation et l'éducation, elle pourra contribuer à créer un avenir numérique plus vert et plus équitable pour tous.