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E-Tourisme

Pourquoi Worldia lève 25 millions pour rendre la plateforme des agences de voyages plus productive ?


Publié le : 24.05.2023 I Dernière Mise à jour : 31.05.2023
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Auteur

  • Rémi Bain Thouverez

Tags : Technologie

Worldia choisi d’invertir massivement en direction du BtoBtoC pour favoriser le business avec ses partenaires agences de voyages

Wordia vient de signer le 11 mai une des plus grosses levées de fond d’une start up dans le secteur du tourisme, soit 25 millions d’euros.

Objectif : se développer à l’international : Allemagne, Espagne, Royaume-Uni, Pays-Bas, Etats-Unis, etc. Ensuite étendre son périmètre de fonctionnalité : d’abord en continuant d’enrichir son offre de services puis de proposer une plus grande variété de produits.

Les améliorations attendues passent par l’automatiser des tâches qui ont moins de valeur ajoutée et lancer des outils analytiques pour aider les agences à mieux piloter leur activité.

Christian Daguerre co founder et CTO Worldia répond à nos questions

Tour Hebdo : Worldia est une plateforme permettant de concevoir des voyages 100% à la carte. Votre impressionnante levée de fond se justifie, dites-vous, par l’originalité de votre positionnement ‘’La nouvelle génération du Tour-Opérateur connecté’’. Vous pouvez développer ?

Christian Daguerre : Je vous confirme que fort de nos quelque 4300 activités, 16000 hôtels, 80 destinations et 800 000 prestations nous proposons à nos partenaires une solution efficace pour planifier et réserver des séjours sur mesure. À ce métier d’agrégateur nous ajoutons une couche de tour opérating. C’est ce qui nous distingue sur le marché. Cette double activité justifie bien notre concept de ’’nouvelle génération du Tour-Opérateur connecté’’.

Tour Hebdo : Mais vous avez bien de concurrents ?

Christian Daguerre : Dans les 2 métiers précités, oui. Mais ensemble, non.

Tour Hebdo : Alors quel est le bénéfice utilisateur pour les agences de passer par votre plateforme ?

Christian Daguerre : Celui d’avoir la possibilité de monter facilement et simplement un voyage à la carte tout en bénéficiant de la rassurance apportée par notre métier de Tour Opérateur. Concrètement, les agences disposent d’une large production, sélectionnée et garantie, pour monter des voyages dans les meilleures conditions possibles, sans craindre les soucis de mise en œuvre ou du SAV, car c’est nous qui opérons.

Tour Hebdo : Mais est-ce que s’affranchir des responsabilités ne va pas affadir le métier d’agent de voyages ?

Christian Daguerre : Ce n’est pas de cette façon qu’il faut analyser la situation. La demande de voyage sur mesure se développe de plus en plus, accentuée par l’épidémie de Covid qui modifie les aspirations des clients. Ces derniers exigent davantage de personnalisation. Comment y répondre sans une solution industrialisée autorisant un large éventail de possibilité et évitant des tâches trop chronophages si les vendeurs en agences souhaitent se lancer en totale autonomie dans le voyage à la carte ?

Tour Hebdo : Ils ne sont jamais en totale autonomie et utilisent des solutions comme Naar, Euram, doyoutravel, tourcom receptif, selectour receptif…

Christian Daguerre : J’insiste sur notre positionnement BtoBtoC. Nous proposons un front à destination des agences pour les aider à monter des voyages. Ensuite c’est notre back qui produit. C’est un modèle unique, qui met en scène la diversité du distributeur et qui présente la garantie supportée par le producteur.

Tour Hebdo : Une question alors : comment techniquement parvenez-vous à offrir une profondeur suffisante au niveau de front pour satisfaire les besoins d’une agence généraliste pour monter des voyages dans le monde entier et offrir le temps réel au niveau des prix ?

Bonne question. Mais c’est bien à ce niveau que se situe notre bénéfice utilisateur, même si au départ nous nous sommes trompés de postulat. Nous pensions que nous devions partir d’un modèle e-commerce puisque nous vendions en ligne. Erreur ! les modèles génériques du marché ne correspondent pas aux spécificités du travel. Plus précisément, stocker l’information conduit à réduire considérablement les temps de réponse et entrave la fluidité du site.

Tour Hebdo : Ouups ! il va falloir que vous développiez concrètement

Christian Daguerre : C’est très simple : d’un côté nous avons des clients et de l’autre des fournisseurs. Notre mission réside à passer l’information. Nous ne la stockons pas. Nous ne faisons que transmettre. Nous ne sommes jamais propriétaires de l’information. Nous interrogeons et nous transmettons.

Tour Hebdo : Ça c’est différent d’un modèle générique e-commerce ?

Christian Daguerre : Complètement différent. Les modèles génériques classiques restent propriétaires de l’information. Chez nous l’information transite, ce qui nous permet de gagner en rapidité de temps de réponse, d’offrir vraiment le temps réel et de gagner en ergonomie, malgré la complexité du travel.

Tour Hebdo : Justement, comment réussissez-vous à maîtriser cette complexité ?

Christian Daguerre : C’est un travail au quotidien. Nous partons d’une masse d’information pléthorique : chambre simple, chambre double, chambre communicante, chambre familiale, etc en faisant des impasses. Notre démarche consiste à ne sélectionner que des flux pertinents sans chercher à tendre vers l’exhaustivité, comme bien des prestataires de service SAAS.

Tour Hebdo : Vous pouvez donner un exemple ?

Christian Daguerre : Celui de voyager avec un animal domestique. Nous estimons qu’il n’y a pas assez de demandes pour l’inclure, quitte à revenir dessus si ce segment se développe. C’est un challenge permanent d’osciller entre le nombre de demandes et notre capacité à la traiter. Pour résumer, nous travaillons à démocratiser la complexité.

Tour Hebdo : Quels sont vos prochains défis ?

Christian Daguerre : Notre développement à l’international. Développer d’autres produits comme la croisière. Travailler sur le durable. Également, sur le plan de la communication, nous ne sommes pas reconnus comme adapté pour les city break. Qui peut le plus peu le moins : c’est donc le message à faire passer de notre que notre plateforme convient aussi aux city break

Quotidien du Tourisme : Et pour conclure ?

Christian Daguerre : J’aimerai insister sur la fluidité d’utilisation du site. Les agences peuvent procéder à des assemblages devant leur client. Elles connaissent leur marge et peuvent monter le voyage sur mesure efficacement et rapidement en toute transparence. Enfin, je souhaite encore revenir sur notre spécificité : nous ne sommes pas qu’une interface technologique. Nous prenons la responsabilité du voyage.

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