Alors que le Salon international de l'aéronautique et de l'espace se tient à l'aéroport du Bourget, le cabinet de conseil Oliver Wyman décrit les profonds chamboulements que s'apprête à connaître le transport aérien. Le futur est déjà en vol !
Un moyen de transport (vraiment) moins polluant
Les compagnies aériennes et les avionneurs sont sous le feu des critiques depuis plusieurs semaines. Dans les pays scandinaves, on a désormais « honte » de prendre l’avion, à cause de son empreinte écologique élevée. Pour le bien de la planète (et celui de leur porte-monnaie), les acteurs du transport aérien n’auront donc pas d’autre choix que d’opérer leur transition énergétique.
Pour Jérôme Bouchard, spécialiste de l’aéronautique chez Oliver Wyman, à court-terme, « les avions seront hybrides », mixant carburant classique et bio-carburant, par exemple. Mais à plus longue échéance, « l’avion à hydrogène semble la meilleure solution ». L’avion électrique pourrait aussi être alimenté par des batteries à lithium-ion, plus lourdes, pour réduire efficacement l’empreinte carbone. Ce changement de propulsion pourrait impliquer de nouvelles formes d'appareils (comme une forme en V proposée par KLM). Déroutant !
Un appareil adapté aux nouvelles exigences des clients
Jusqu’en 2035, le cabinet de conseil prévoit d’importants changements dans le transport aérien du fait de nouvelles demandes. Si les passagers veulent voyager dans des avions plus « verts », ils chercheront aussi des appareils moins bruyants et plus modulables avec davantage d’espaces de vie et de divertissements à bord. L’avion d’après-demain répondra aussi à deux segments de clientèles radicalement différents : les clients en quête de (très) grande rapidité et ceux qui privilégient le slow travel. En conséquence, les vols supersoniques comme le Concorde en son temps pourraient bien revenir à l’ordre du jour ! Tout comme « des voyages plus lents (et donc plus longs) dans des structures semblables à des montgolfières », assure Jérôme Bouchard.
Un avion ultra connecté et tout-digital
La place accordée à l’électronique et aux outils digitaux à bord va croître de manière exponentielle. Le wifi à bord va devenir la norme, tandis que la data sera systématiquement récupérée par les compagnies aériennes et réutilisée pour mieux connaître les attentes des passagers (ou définir les bons créneaux pour réaliser des opérations de maintenance).
En termes de divertissement, les lunettes en réalité augmentée ou virtuelle et les écrans tactiles vont se multiplier à bord. Les spécialistes du cabinet de conseil Oliver Wyman vont encore plus loin en prédisant l’arrivée d’avions autonomes, pilotés via un contrôle à distance ! Le commandant de bord pourrait bien se retrouver seul aux manettes voire, à terme, être remplacé par une machine. Un chamboulement qui pourrait intervenir dans les années 2030. Le temps de préparer le grand public à voir un cockpit vide lors de sa montée dans l'avion ?