Pour développer leur réseau, les compagnies low cost multiplient les bases. Un concept porteur qui intéresse aussi quelques compagnies traditionnelles.
A l'image de l'aviation militaire, le transport aérien civil a lui aussi ses bases ! Ce concept d'organisation du réseau est apparu en Europe dans les années 90 avec l'ouverture du ciel et la possibilité pour les compagnies aériennes européennes d'exploiter n'importe quelle ligne à l'intérieur de l'Europe.
Le principe : la compagnie aérienne installe un avion et son équipage sur un aéroport fixe qui devient sa base. L'appareil effectue alors ses rotations toute la journée mais retourne à sa base tous les soirs.
L'intérêt est double pour la compagnie : d'abord l'équipage rentre chez lui tous les soirs, permettant d'économiser d'importants frais d'hôtels sur l'année. Ensuite, la compagnie aérienne peut employer du personnel local à des conditions qui peuvent être plus avantageuses en matière de salaires et de droit social. Petit plus supplémentaire : le fait d'employer des salariés locaux permet d'avoir un personnel qui parle la langue du pays où est positionnée la base.
De nouvelles bases à Marseille et Bordeaux
Les low cost ont désormais toutes adopté ce système et les ouvertures de base se poursuivent à un rythme soutenu ! Dernière annonce en date : la low cost hongroise Wizz Air installera en juin prochain une base à Vienne, avec, à la clé, la mise en place de 17 nouvelles lignes. Wizz Air positionnera un Airbus 320 et ajoutera deux A321 en novembre. La compagnie aérienne met en avant la création de 120 nouveaux emplois directs et un investissement de près de 275 millions d'euros.
Au printemps, la low cost espagnole Volotea inaugurera 2 bases, l'une à Marseille, avec 2 appareils, et l'autre à Athènes, avec un appareil. Volotea comptera ainsi 5 bases en France et 12 bases en Europe. EasyJet s'apprête pour sa part à ouvrir une base à Bordeaux, avec trois A320, et agrandira sa base de Nice avec l'arrivée d'un cinquième avion, un Airbus 320. De quoi créer 5 nouvelles lignes au départ de Bordeaux et 4 au départ de Nice.
Ryanair veut baser 50 appareils en France
Et Ryanair ? La low cost irlandaise s'appuie, elle aussi, sur la stratégie des bases mais elle offre l'exemple type des limites en la matière : alors que Ryanair avait ouvert une base à Marseille en 2007, les choses n'ont pas tourné comme prévu...
En octobre 2013, la justice française a condamné la compagnie pour non respect du code du travail français : la justice considérait en effet que le personnel employé par Ryanair devait être embauché sous un régime social français et non sous un statut irlandais. Ryanair a fermé sa base marseillaise mais, face à l'intérêt que les bases représentent, la low cost pourrait bien y revenir.
Dans un entretien au Irish Independent en décembre dernier, le PDG de Ryanair Michael O’Leary a affirmé qu'il pourrait prochainement baser 50 appareils en France. Tout dépendra des accords à venir avec les aéroports et avec les syndicats mais la volonté de revenir est bien là.
L'ouverture d'une base n'est pas non plus la garantie absolue du succès. Exemple avec EasyJet qui a annoncé la fermeture de sa base à Hambourg, la low cost préférant redéployer ses appareils.
Les compagnies traditionnelles sont quant à elles moins nombreuses à s'appuyer sur des bases, préférant la logique des hubs. Mais là aussi les choses changent : ces dernières années, plusieurs compagnies régulières ont ouvert leurs propres bases, à l'image de United Airlines qui disposent de bases en Asie ou de la compagnie australienne Qantas, qui a installé une base à Londres, permettant de relayer son équipage sur le tronçon Dubai-Londres. Les bases sont avant tout un outil souple et flexible qui répond à un mot d'ordre : l'opportunisme !