Jeudi dernier, pendant l'IFTM Top Resa, l’Assemblée nationale a voté la transposition du Passenger Name Record (PNR) dans la loi française.
C’est l’un des gros dossiers sur lesquels les professionnels du voyage vont devoir plancher en 2018. L’API-PNR (Advance Passenger Information – Passenger Name Record), formalisée dans une directive européenne en 2016, vient d’être adoptée dans sa version française par l’Assemblée nationale. Cette loi vise en effet à collecter des données personnelles sur les passagers des compagnies aériennes, afin de prévenir de nouveaux attentats terroristes.
Les voyagistes et les agences de voyages seront ainsi tenus de transmettre aux compagnies aériennes les données des voyageurs après une réservation. Les transporteurs transmettront ensuite l’ensemble de ces informations aux gouvernements de chaque pays de l’Union européenne.
Dans un premier temps, 230 compagnies aériennes qui opèrent à partir et vers la France seront ainsi raccordées à une plate-forme gouvernementale qui traitera ces données. "Les vols charters représentent jusqu’à 20% des passagers transportés vers/depuis des destinations dites sensibles, c’est pourquoi elles seront particulièrement ciblées", explique-t-on au cabinet du Premier ministre.
Des frais et des procédures supplémentaires
Le choix du mode de transmission (via les GDS, un prestataire technique) reste à leur discrétion. Une procédure supplémentaire qui risque de complexifier le travail tant pour les points de vente physiques qu’en ligne puisqu’elle suppose, par exemple, de remplir dès la réservation l’ensemble des champs liés aux pièces d’identité.
Elle suppose aussi d’investir possiblement dans un outil de transmission de ces données ou de recourir à un prestataire technique. Pour Damien Paries, fondateur de Deolan, une plate-forme de transmission de données, cette nouvelle législation va "perturber le processus de vente" notamment "pour les TO qui opèrent des vols charters, qui n’ont pas lieu toute l’année".
La situation est moins complexe du côté des compagnies aériennes, assure la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) puisqu’elles ont toujours récolté des données sur leurs passagers, ne serait-ce que pour le manifeste de vols ou pour échanger des informations avec d’autres compagnies en cas de correspondances. Elles auraient donc moins d’investissements à faire dans des outils de transmission. La législation concernant le PNR doit entrer en vigueur au printemps 2018, ce qui suppose tout de même d'être réactifs !
Manon Gayet