L'assemblée générale de Iata a réuni les présidents de compagnies aériennes à Miami du 7 au 9 juin. Inventaire des principales annonces.
Cette année, la 71e assemblée générale annuelle de l’Association internationale du transport aérien (Iata), qui rassemble 260 compagnies aériennes, a eu lieu à Miami du 7 au 9 juin. Que faut-il retenir de cette édition ?
1) Les statistiques sur la sécurité aérienne. Voyager en avion n'a jamais été aussi sûr malgré des accidents récents, a affirmé lundi Tony Tyler, le président de Iata. Le ratio a été d'un avion perdu tous les 4,4 millions de vols l'an dernier. Dans ce domaine, un nouveau système de suivi des avions va bientôt être testé. Il permettra de localiser les avions toutes les 15 minutes. Le test va être mené cet automne en Asie-Pacifique, une région où le contrôle aérien possède peu de moyens de surveillance.
2) La normalisation de la taille des bagages de cabine. En collaboration avec les compagnies membres et les avionneurs, une ligne directrice sur les dimensions optimales des bagages de cabine a été adoptée, qui fera un usage optimal de l’espace de rangement des avions. Le format adopté, soit 55 x 35 x 20 cm (ou 21,5 x 13,5 x 7,5 pouces) fera en sorte que, théoriquement, tous les passagers auront la possibilité de ranger leurs bagages à main à bord des appareils de 120 sièges ou plus. Un logo "Iata Cabin OK" a été créé. Certaines low cost comme Ryanair imposent des formats inférieurs.
3) La NDC en test. Iata précise que 24 compagnies aériennes vont tester désormais le système NDC (new distribution capability). Une avancée qui explique le changement de stratégie commerciale annoncé par le groupe Lufthansa et en réflexion chez Air France…
4) La santé économique du secteur. Selon Tony Tyler, le secteur du transport aérien devrait enregistrer 29,3 milliards de dollars de bénéfices en 2015 (17% de plus que prévu), pour un chiffre d'affaires total de 727 milliards. Cette prévision représente presque le double des profits dégagés par le secteur l'an dernier (16,4 milliards de dollars), une évolution principalement due à la baisse des prix des carburants. Les dépenses de kérosène devraient, en effet, s'établir à 191 milliards de dollars cette année, contre 226 milliards l'an dernier. Pour la première fois dans l'histoire des statistiques de Iata, le transport aérien gagne plus que ce qu'il dépense en capital, de l’ordre de 7,5% cette année.
5) L'appel à un marché "libre et ouvert". Akbar al Baker, patron de Qatar Airways, n’a pas envenimé la polémique entre les compagnies du Golfe et les autres transporteurs occidentaux mais a demandé à Iata de réaffirmer son soutien à un marché libre et ouvert, en ajoutant que le protectionnisme risquerait de susciter des représailles. Rappelons que le transport aérien n’entre pas dans le périmètre de l’OMC qui régit les relations commerciales mondiales. Iata n’a pas de mandat pour agir. Il y a donc un vrai vide juridique.
6) Le risque accru de surcapacités. Air France-KLM met en garde contre des surcapacités sur les vols transatlantiques. Alexandre de Juniac, Pdg du groupe, a indiqué que les compagnies aériennes transféraient des capacités des marchés long-courriers en difficulté vers le secteur rentable des vols transatlantiques, ce qui menace les performances financières de ces lignes. Surcapacités dans le langage du transport aérien est synonyme de plus de concurrence. Pour le passager, cela se traduit par des billets moins chers…
7) L'arrivée des low cost dans l'association. Vueling vient d'annoncer son adhésion. Les low cost ne sont généralement pas membres de Iata même si elles demandent à passer l’audit de sécurité Iosa développé par l’association. Hormis la compagnie espagnole, la brésilienne Azul et la compagnie Germania viennent d'adhérer.
La assemblée générale annuelle de Iata aura lieu à Dublin en 2016. Aer Lingus sera donc l’hôte de cette 72e édition, ainsi que du Sommet mondial du transport aérien, du 1er au 3 juin 2016.
Thierry Vigoureux