Encore sous les effets d’un Top Resa haut en couleurs et fort en méthode Coué, on se laisserait presque gagner par un optimisme un peu décalé (voir notre compte-rendu en images p. 40). Mais à y regarder de plus près, le salon, traditionnelle caisse de résonance des cancans de la profession, n’a jamais autant retenti de rumeurs alarmantes ou alarmistes. Derrière les sourires et les accolades, les cocktails et les embrassades, qui ont franchi le périph’ sans encombre depuis les restaurants deauvillois, la fébrilité était palpable. Normal, direz-vous, lorsqu’on encaisse sans broncher les baisses d’activité à deux chiffres depuis des mois. Au fil des allées, la course au cash faisant le lit de la suspicion et de l’intox, l’ambiance virait parfois au règlement de compte à la Clearstream, genre « qui c’est qu’a balancé le fichier ! ». On imagine que certains matins, les patrons d’entreprise du tourisme se sentent pousser des envies de fuir aux Vanuatu, pour méditer des questions essentielles comme « pourquoi les bananes n’ont pas de pépins ? ». Mais non, il faut braver, faire le dos rond, et revoir le modèle. Dans ce climat délétère, s’il en est un qui semble imperméable à la panique, c’est bien Jean-Paul Chantraine, le Pdg d’Asia. Fidèle à sa zénitude habituelle, il a rappelé quelques vérités salutaires en matière de marketing, et jeté quelques pavés dans la mare côté distribution (lire p 15). D’ailleurs, si les TO n’ont plus de complexe à évoquer le multicanal, les agences le leur rendent bien en abordant sans détour la fabrication sur mesure avec des prestataires locaux (lire nos témoignages sur Tourcom Group p. 12). Avec au final un objectif commun : coller au plus près aux exigences du consommateur. Dans toute sa cruauté, la crise aura sans doute une vertu : rappeler qu’il n’est qu’un seul maître, le client.