Quand il était petit, Jérôme Bonnin a dû beaucoup regarder Le Livre de la jungle. Ces derniers temps, le directeur général de Iata France a une petite tendance à se prendre pour Kaa, le serpent hypnotiseur du film de Disney. Comme le grand python, sous ses airs débonnaires, il est en passe de devenir (bien malgré lui) le personnage le plus craint des agences de voyages dans la jungle du tourisme français. « Regardez-moi bien dans les yeux : non il n’y aura pas de règlement hebdomadaire contraint au BSP sur le marché français ». Tout est dans le « contraint ». Mais à moins de s’appeler Mowglie et d’avoir 6 ans et demi, il n’est pas un agent de voyages pour s’imaginer que les nouveaux critères imposés par Iata n’auront pas d’incidence sur sa trésorerie. C’est certain, nombre d’agences (ni Iata ni le Snav ne se risquent à quantifier combien) devront opter « volontairement » pour un paiement chaque semaine faute de pouvoir fournir la garantie bancaire exigée. Voire rendre leur agrément et pourquoi pas disparaître ! C’est la crainte avancée par le Snav, qui désigne le vrai coupable : Air France, commanditaire de la fronde des compagnies dans l’Hexagone pour durcir les critères, et rafler la mise de ventes directes supplémentaires. Iata, c’est l’arbre qui cache la forêt, avec pour seule écorce des arguments un peu vains, du type « allons ensemble négocier une ligne de crédit chez votre banquier ». Hum… Il en faudra plus pour étendre le feu chez les petits entrepreneurs déjà en difficulté. Un peu sonné, le Snav, qui a obtenu le soutien de l’Ectaa, dit fourbir ses armes… Un arc et des flèches contre un bazooka ?