Quelle est la différence entre Booking.com, la coqueluche mondiale des voyageurs en quête d’hébergement, et Cap 5, le réseau nordiste d’agences de voyages traditionnelles ? Ils dégagent tous les deux un taux de rentabilité d’exploitation compris entre 8 % et 9 % en 2013. Comparaison osée ? Certes. Mais on pourrait multiplier les exemples d’alignement entre les performances opérationnelles de certains acteurs « historiques » et d’autres issus de la nouvelle économie, grâce aux informations extraites de notre Panorama 2014 des opérateurs de voyages (lire p. 48 à 70). Histoire de prouver, à ceux qui en douteraient encore, qu’il est possible d’entrer sans heurts dans le XXIe siècle lorsqu’on a vu le jour au siècle dernier. Et qu’il n’y a ni modèle unique ni segment privilégié : on trouve des entreprises en grande difficulté aussi bien chez les TMC que chez les TO et les distributeurs, traditionnels ou online. Et des sociétés bien gérées dans toutes les familles d’acteurs. Il ne s’agit pas du combat des anciens contre les modernes, mais de ceux qui ont adopté le bon logiciel mental face à ceux qui se voilent encore la face. Dans les entreprises du tourisme, il existe des champions issus du « retail », qui dament le pion à certaines start-up. Ceux-là savent depuis longtemps faire bon usage du revenue management et des données clients, et utiliser la technologie pour ce qu’elle est : un outil permettant de suivre (mieux, d’anticiper) l’évolution des modes de consommation. Que l’on opte pour un modèle à volume ou de niche…