Ce mardi 21 janvier s’est tenue à Paris l’Assemblée Générale annuelle de BAR France, organisation fédérant les représentants de plus 60 compagnies aériennes françaises et internationales opérant sur les cinq continents
Ce rendez-vous annuel auquel sont conviées toutes les personnalités marquantes de l’industrie du transport aérien et du tourisme a revêtu cette année un caractère encore plus exceptionnel par la présence de Willie WALSH CEO de IATA qui nous fait l’honneur de sa participation.
Lors de son discours d’introduction Jean-Pierre SAUVAGE, Président de BAR France, après avoir relevé la bonne performance du transport aérien dans le monde et en France où le trafic international est revenu et a même dépassé le niveau ante Covid, a mis particulièrement l’accent sur les actions nécessaires et les initiatives mises en œuvre pour atteindre l’objectif de zéro émission carbone en 2050.
Sur ce thème il n’a pas manqué de relever la nécessité d’accélérer le renouvellement des flottes d’avions de nouvelle génération moins consommatrice de carburant et de pointer du doigt les difficultés actuelles de la chaine d’approvisionnements incapable d’honorer dans les délais prévus les commandes d’avions passées pour faire face au développement du trafic hypothéquant la performance environnementale du secteur.
Sur la question du carburant durable, le SAF, le point a été mis sur l’impérieuse nécessité d’une production en quantité suffisante et à un coût économiquement acceptable pour les compagnies afin de remplir les requis imposés par l’OACI et l’Europe à l’horizon 2030 et plus tard 2050.
Aujourd’hui, clairement, le compte n’y est pas et l’augmentation de la production de ce type de carburant est un défi primordial. Jean-Pierre SAUVAGE n’a pas manqué de relever le rôle crucial que l’ETAT doit jouer pour le développement de la filière du carburant durable vitale pour la décarbonation de notre industrie en rappelant les propos d’Emmanuel Macron, notre Président, déclarant que l’aviation a bas carbone est un enjeu technologique et industriel majeur pour notre pays.
Le président de BAR France s’est aussi interrogé du le fonctionnement du ciel unique européen en se demandant s’il fonctionnera un jour tel qu’il nous est promis depuis plus de 20 ans déjà .et a posé la question au Directeur de la Navigation aérienne de savoir quelles dispositions sont prises pour réduire les retards endémiques générateurs de coûts et d’émissions de CO 2 supplémentaires.
Selon le sénateur Capo-Canellas, éminent connaisseur du monde aérien et auteur d’un rapport récent, la performance opérationnelle du contrôle aérien français peut être considérée comme médiocre en comparaison de celle de nos voisins.
Enfin, avant d’inviter le CEO de IATA à venir s’exprimer sur les nombreux sujets impactant l’industrie du transport aérien, le président du BAR s’est élevé avec vigueur contre les taxations permanentes grevant notre activité ne manquant pas de rappeler les propos de Mme Borne, alors Première ministre affirmant que la « fiscalité environnementale n’a pas fait avancer la transition écologique ».
Sur ce sujet Jean-Pierre Sauvage a mis en lumière l’incohérence paradoxale entre les déclarations de nos gouvernants qui d’une part affirment que la performance élevée du secteur aérien contribue à la santé économique du pays et d’un autre part s’empressent régulièrement de créer des taxes sous couvert de justification environnementale allant même à déclarer, comme vient de le faire récemment la ministre des Comptes publics que la dernière taxe sur les billets d’avion est « une mesure de justice fiscale et écologique ».
Chacun appréciera la qualification de cette mesure fiscale inscrite dans le PLF 2025 frappant une industrie génératrice d’emplois et qui semble apparaître aux yeux de tous ses acteurs comme une variable d’ajustement budgétaire sans relation avec un quelconque projet de protection environnementale.