Un permis de construire a été délivré par l’Etdat pour l'extension de l'aéroport de Nice, deuxième de France après ceux de Paris, un projet qui suscite une polémique environnementale.
L'extension, sur 25.000 m2, prévoit la construction d'un nouveau hall d'enregistrement, d'une zone de tri des bagages et de salles d'embarquement supplémentaires. L'aéroport de la Côte d'Azur, région très prisée des touristes étrangers, verrait sa surface totale passer à 97.000 mètres carrés.
La préfecture des Alpes-Maritimes a indiqué mardi dans un communiqué avoir accordé ce permis de construire le 20 décembre "après les avis favorables avec ou sans prescriptions de tous les services consultés". Ce permis de construire, a-t-elle ajouté, est toutefois assorti de deux obligations issues des observations de la commissaire-enquêtrice à la suite d'une enquête publique, à savoir le respect du plan d'exposition au bruit et l'intégration optimale du projet dans le paysage environnant.
D'autres réserves formulées dans le rapport d'enquête, tenant notamment au suivi de l'avifaune dans la zone de protection Natura 2000 voisine ou à l'étude et au suivi des émissions de gaz à effet de serre, font l'objet, note encore la préfecture, d'un courrier aux autorités aéroportuaires.
Pour les partisans du projet, l'extension doit permettre d'accueillir de façon optimale les passagers, au nombre de 13,85 millions en 2018 (+4,1% en un an).
Les opposants estiment au contraire que cet agrandissement va engendrer une forte augmentation du trafic aérien, de plus de 50% dans les dix ans à venir, selon le Collectif citoyen 06, alors que ce mode de transport est critiqué par les écologistes.
"Sur le fond, ce projet est en incohérence totale avec tous les enjeux d'urgence climatique", a estimé Airy Chrétien, cofondateur de ce collectif qui envisage un recours.
Privatisé en 2016, l'aéroport Nice Côte d'Azur est contrôlé à 64% par un consortium associant la société italienne Atlantia (ex-Autostrade, filiale du groupe Benetton et gestionnaire de l'aéroport de Rome), EDF Invest et Monaco. Le tour de table inclut aussi la Chambre de commerce et d'industrie de Nice (25%) et les collectivités locales