Le Parlement a voté une "loi spéciale" pour la construction de cet aéroport baptisé "Solidarité" et censé devenir un hub intercontinental pour la Pologne et les pays voisins.
Il doit être créé à quelque 40 km à l'ouest de Varsovie, à proximité de l'autoroute A2 et de la ligne de chemin de fer reliant la capitale à Lodz, sur le terrain de la commune agricole de Baranow. Sa capacité doit atteindre à son ouverture 45 millions de voyageurs par an et pourrait être portée à terme à 100 millions. Le projet devrait être prêt fin 2019 et le premier décollage d'un avion de ligne célébré fin 2027 ou début 2028.
La Pologne connaît ces dernières années une croissance rapide du trafic
aérien. En 2017, près de 40 millions de passagers sont passés par ses
aéroports et les prévisions officielles vont jusqu'à 60 millions en 2030. Selon les estimations officielles, l'aéroport international de Varsovie-Okecie, récemment modernisé, qui a accueilli 15,7 millions de voyageurs en 2017 et pourrait en voir passer 18 millions cette année, n'est pas loin d'être saturé. Situé à sept kilomètres seulement du centre ville, entouré de zones densément peuplées, il ne peut plus être agrandi à la mesure
des besoins. Après la mise en service du nouvel aéroport, il devrait être
fermé au trafic régulier d'avions de ligne.
Selon un document préliminaire préparé l'automne dernier par l'équipe du ministre Mikolaj Wild chargé de ce dossier, le coût total du projet atteindrait 8,2 milliards d'euros, dont 4,5 milliards pour l'aéroport lui-même, 2,1 milliards pour la gare et la ligne de chemin de fer et 1,6
milliard pour l'adaptation du réseau routier.
Les habitants de la commune de Baranow, sans s'opposer au projet, ont prévu d'organiser un referendum le 17 juin. Ils se proposent de répondre à deux questions, l'une portant sur l'acceptation ou non de la construction de l'aéroport, l'autre sur l'acceptation des conditions qui leur seront proposées pour quitter leurs maisons et leurs champs.
Lors du débat au Parlement, l'opposition a critiqué le "gigantisme" du
projet et soutenu que les calculs économiques restaient imprécis et
"risqués".