En raison de l'épidémie de coronavirus, la fréquentation touristique chute dans la ville normande. Et, voyant les annulations se succéder, les professionnels du secteur s'inquiètent, les autocaristes en tête.
À Rouen, les effets du coronavirus se font durement sentir dans le tourisme. Alors que les domaines de la culture et des loisirs semblent résister, dans d'autres secteurs, on a la boule au ventre.
Les annulations de voyages scolaires à l’étranger pourraient avoir des conséquences néfastes pour les autocaristes. « C’est dans les semaines qui viennent, l’annulation par précaution d’autres voyages scolaires, en France cette fois, qui nous inquiète », confie à Paris Normandie Emmanuel Lecourt, le directeur d’exploitation des cars Hangard, une société familiale basée à Yvetot. Il ne reste à cet autocariste qu'à espérer que la saison des croisières fluviales sur la Seine se déroulera sans encombres, car« c’est un marché important pour nous. »
Thomas Richard, directeur du Petit Vatel au Havre et président du Club des hébergeurs havrais unis s'inquiète, lui aussi. « Déjà en début d’année électorale, l’activité n’est jamais bonne. Mais la profession hôtelière enregistre des annulations de commerciaux ou carrément aucune réservation, ce qui est lié à la crise sanitaire », constate-t-il.
« 32 annulations de groupes »
« Il y a de l’inquiétude, abonde Philippe Coudy, le président de l’Union des métiers de l’industrie hôtelière en Seine-Maritime. Il évoque ces chiffres préoccupants à la suite des mouvements sociaux en janvier et février et prévoit, à cause de l'épidémie, « une baisse de 20 à 30 % des réservations dans l’hôtellerie. » Le représentant ajoute : « On se prépare deux ou trois mois difficiles ». Les hôteliers citent en outre le report d’événements comme la Foire de Rouen, et constatent l’annulation des réservations pour la fin mars.
À l’office du tourisme de Rouen, les annulations se succèdent. « Nous avons 32 annulations de groupes , dont une grande majorité de Japonais, dont 21 annulations lors de ces trois derniers jours », précise ainsi la directrice de Rouen Normandie Tourisme, Delphine Crocq.
Coup dur après l'incendie de Lubrizol
Rouen se relève à peine de l’épisode lié à Lubrizol, cette usine Seveso touchée par un incendie, qui a fortement plombé l’activité touristique. Les chiffres actuels font remonter de mauvais souvenirs. La fréquentation physique de l’office du tourisme a baissé de 20 % lors des vacances scolaires il y a deux semaines. Et de 44 % la semaine passée. « Au plus fort, juste après l’incendie de l'usine, la fréquentation de l’office a baissé de 52 %. » Et de 26 % en octobre, 8 % en novembre, 11 % en décembre.