Plus de 180 professionnels du tourisme par autocar étaient réunis dans la ville du Cannet, dans les Alpes-Maritimes, à l’initiative de la FNTV Paca, pour défendre leur profession et promouvoir l’accueil des touristes en région.
« Le tourisme par autocar mise sur le haut niveau de services » : tel était le thème de la table ronde organisée par la FNTV Paca la semaine dernière dans les Alpes-Maritimes. Quelques centaines de professionnels et d’élus ont également pu découvrir des autocars de tourisme haut de gamme.
A l’issue de cette journée, professionnels et élus sont satisfaits de ces premiers échanges. Pour Jean-Sébastien Barrault, Président de la FNTV : « le bilan de cette journée est très positif. On ne parle pas assez du tourisme par autocar. Pourtant c’est un secteur d’activité très important, alors même que la France va accueillir de très gros évènements, comme la Coupe du Monde de rugby et les JO 2024 ».
Alors que le transport par autocar est amené à se développer, il existe de nombreux freins à son essor, notamment en matière de circulation et de stationnement dans les villes. Et le président insiste : « Il est nécessaire de se mettre tous autour d’une table - élus, pouvoirs publics, gestionnaires - pour en discuter localement. A Nice comme ailleurs, il va falloir réfléchir sur les flux. Où vont les touristes, d’où ils viennent ? C’est une réflexion dans la dentelle avec des solutions qui seront locales ».
Un poids reconnu
De son côté, Philippe Tabarot, Vice-Président Transports de la Région Sud constate : « Nous avons la chance dans notre région d’avoir deux CRT. Vous avez pu échanger avec eux au cours de cette journée. Nous avons des chiffres assez exceptionnels ici : 31 millions de séjours touristiques en Région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Avec les 20 milliards que dépensent ces touristes dans notre économie locale. Ce qui fait que le tourisme représente environ 13% du produit intérieur brut de notre région, à travers environ 25 000 PME qui ont axé toute leur action sur le tourisme ».
Saluant une assistance particulièrement nombreuse, signe de la prise de conscience du rôle des professionnels dans la réussite touristique de la Région, il s’est voulu optimiste : « votre importance a été reconnue, mais je pense sincèrement que dans notre pays, nous avons, vous avez, un lobbying très important à faire au niveau de votre profession. Je ne supporte pas d’entendre critiquer le transport routier » ?
Des paroles qui ont été vite saluées et reprises par Laurent Benvenutti, Délégué régional FNTV Paca : « L’objectif de cette rencontre était un coup de projecteur sur un secteur d’activité qu’on juge parfois sous-estimé, parfois même un peu bridé ! Notamment pour tout ce qui concerne l’accueil et le stationnement des cars de tourisme. Nous souhaitions que ce coup de projecteur soit suscité non seulement par la profession, mais également par ses partenaires. De fait, nous avons des points à aborder entre nous comme le sujet récurrent qui du stationnement et de la circulation des cars de tourisme. Pour l’aborder, nous préférons mettre l’accent sur le qualitatif et sur un haut niveau de service. Il n’y a pas de dissonance de principe entre une destination de prestige, haut de gamme et un bon accueil des cars de tourisme ».
Définir un cadre régional
La question de l’accueil et du traitement des cars de tourisme dans les politiques publiques repose, malheureusement, en grande partie sur la méconnaissance de ce secteur d’activité, trop souvent associé au monde routier et à ses nuisances ; et peut-être aussi au sur-tourisme et à ses périls.
Sur les deux sujets mis en évidence au cours de la table ronde, les instigateurs de la réunion n’ont pas souhaité trop entrer dans le détail mais plutôt prendre un peu du recul et définir un cadre régional. Pour autant, comme l’explique Laurent Benvenutti : « Nous avons profité de ces échanges pour organiser une réunion de travail avec les autorités niçoises, entre autres. Il faut reprendre le sujet à la base. On avait imaginé un dispositif de desserte fine du centre-ville par les cars de tourisme. Le paramètre tramway méritera d’être pris en considération. Mais il faut aussi que les autorités municipales prennent en considération le fait que la clientèle que nous transportons est parfois chargée de bagages et apprécie d’être déposée au plus près des hôtels et du centre historique de Nice ».
Les bons exemples existent puisqu’avec la ville de Cannes : « nous avons des habitudes de travail en commun qui sont plutôt efficaces et reconnues par nos transporteurs adhérents. L’idée, c’est de faire en sorte que ce cadre spontané, non écrit, de travail avec les autorités cannoises et le port de Nice fasse l’objet d’une convention écrite qui grave un peu dans le marbre nos bons engagements. Et qui nous permette de nous inscrire dans la durée ».
La question des croisiérites
Parmi ses 3 millions de touristes, la ville des Festivals reçoit chaque année 350 000 croisiéristes chaque année, avec une prévision de 500 000 à l’horizon 2021, un cap que Cannes ne souhaite pas dépasser pour garder l’attractivité de la destination de façon durable. Pour Eric Barrat , directeur CCI Port de Cannes, il faut néanmoins prendre en compte qu’un navire de croisière implique « en moyenne 25 autocars pour accompagner ses passagers en escale ».