Que feront les voyageurs qui ne peuvent pas prendre le train? Les opérateurs des « Cars Macron" affûtent leurs armes, espérant en profiter pour s'installer dans le paysage des transports.
Ce conflit donne "une opportunité aux gens de découvrir Isilines et ce mode de transport qu'est l'autocar, et de l'installer plus durablement", juge ainsi Hugo Roncal, le directeur général de cette filiale du groupe Transdev qui est l'une des trois compagnies de "cars Macron" actives en France. Il faut veiller "à ce que les gens reviennent après", ajoute-t-il. "Notamment en évitant de profiter des circonstances pour augmenter les prix".
Pour la grève de la SNCF, qui pourrait s'échelonner deux jours sur cinq du 3 avril au 28 juin, Isilines sera "en mode haute saison", prêt à doubler ou tripler des départs en fonction de la demande, et à programmer des autocars supplémentaires. "Les gens commencent à regarder avec déjà des pics de réservations sur certaines dates et sur certaines lignes", note le responsable.
Les concurrents Ouibus, filiale de la SNCF - qui ne sera pas en grève -, et Flixbus sont également prêts à mettre davantage de cars sur les routes si besoin. "On sent déjà une progression (des réservations) de l'ordre de 30% à 40% sur les premiers jours de grève, les 3 et 4 avril, qui sont pourtant des jours dits +faibles+, un mardi et mercredi", constate un porte-parole de Flixbus. La demande est évidemment forte pour les ponts de mai, en particulier vers la Normandie et la Bretagne, observe-t-il.
Au-delà de cette clientèle de loisirs, la compagnie allemande compte attirer des professionnels: "C'est la clientèle qui va se mettre aux cars, ça sera intéressant à observer!", assure le porte-parole de Flixbus. Le voyage sera plus long qu'en train, mais prises de courant et wifi à bord devraient permettre de tuer le temps en travaillant.