La Mairie de Paris multiplie les contrôles et verbalisations pour réduire les cars de tourisme en les décourageant de venir à la capitale. Nous reprenons l’article de la semaine passée de notre confrère du Parisien, Benoit Hasse, qui décrit les opérations « coup de poing » au détriment des chauffeurs d’autocars.
Les PV pour stationnement gênant ou abusif ne sont pas réservés aux automobilistes. Quelques chauffeurs de cars de tourisme en ont fait l'expérience ce jeudi après-midi, aux abords de l'Opéra (IXe). Les ASP - les Agents de Surveillance de Paris - y ont effectué une opération «coup de poing» pour contrôler le respect des nombreuses règles imposées à ce type de véhicules, désormais dans le collimateur de la Ville.
Impossible pour leurs chauffeurs de s'arrêter où ils veulent. Ils ne peuvent déposer ou reprendre leurs passagers que dans quelques rares « dépose-minutes » dédiés (à peine une cinquantaine dans l'ensemble de la capitale). Le stationnement, lui, n'est autorisé que sur des emplacements réservés et payants moyennant l'achat d'un « pass autocar» au tarif de 90€ pour 6 heures de stationnement dans la zone centrale et de 50€ pour 24 heures dans le reste de la capitale. Laisser tourner le moteur à l'arrêt est évidemment strictement interdit.
Dans le très touristique secteur des grands boulevards (qui compte une quinzaine de places de stationnement «autocars»), les ASP n'ont pas besoin de tourner longtemps pour trouver des contrevenants. Les trois premiers chauffeurs contrôlés présentent le « pass journée» qu'ils ont téléchargé sur leur smartphone. Mais dans le 4e véhicule (un bus italien stationné dans la rue Halévy), ni chauffeur, ni attestation de paiement sur le tableau de bord.
Ils sont 1200 quotidiennement dans la capitale
«Je lui dresse une contravention pour stationnement gênant. C'est 35€ », explique Denis, ASP, en apposant un papier sur le pare-brise. Le « tarif » peut sembler peu dissuasif comparé au coût du Pass stationnement. « Mais je peux demander l'enlèvement du véhicule. Et en cas de dépose ou de reprise des passagers en dehors des emplacements réservés on passe au stationnement dangereux. Là c'est 135€», précise l'ASP.
Dans la rue voisine, Alain, qui patiente au volant de son bus pendant que ses clients («un groupe d'anciens du Mans») visitent les grands magasins, échappe de peu au PV. Il n'a pas de Pass mais l'agent l'invite simplement à libérer la place. «Quand on ne vient dans Paris que pour une heure où deux, on ne paye pas le forfait stationnement. Je dépose mes clients, je vais me garer aux portes de Paris et je reviens les chercher à l'arrache... et pas forcément dans une aire dédiée », reconnait-il avant d'avouer qu'il est compliqué de respecter les règles parisiennes.
«500 places, c'est suffisant »
Selon les estimations de la mairie, 1200 cars sillonnent quotidiennement la capitale en haute-saison. Pour se garer, ils disposent de... seulement 467 emplacements dédiés (dont moins de la moitié dans la zone centre). «Cela veut dire qu'il y a trop de cars dans Paris», en déduit Jean-François Martins, l'adjoint chargé du tourisme, en précisant que les voyages de groupe ne représentent que 10% des arrivées à Paris. «500 places, c'est suffisant. Les Parisiens ont fait des efforts pour réduire la pollution en adaptant leurs modes de déplacements. Les entreprises du voyage doivent s'y mettre aussi », conclut-il.