Des entreprises de transport de voyageurs souffrent du fait de l'épidémie. Certains s'interrogent sur le chômage partiel.
Attention, danger ! Les effets de l'épidémie de coronavirus n'en finissent plus de faire souffrir des autocaristes. Ainsi, LCI rapporte qu'en Haute-Savoie, Vincent Chevallay, gérant de l'entreprise de transport de voyageurs Gavot-Léman, voit les annulations s'accumuler. Résultat : son entreprise est en difficulté.
"Toutes les classes de neige du mois de mars ont été annulées", se désole-t-il auprès de LCI. "Quant aux voyages linguistiques, ils ont aussi tous été annulés ou reportés, même ceux qui n’ont pas été interdits par le ministère." Sans compter des séminaires annulés ou reportés, des voyages d’adultes, y compris en mai, qui tombent à l'eau. "Cela s’ajoute à une saison compliquée niveau enneigement : on avait déjà eu pas mal d’annulations de sorties de ski…", lâche Vincent Chevallay.
« Nous naviguons à vue »
Ce qui préoccupe énormément, également, c'est le manque de vision à long terme : « nous travaillons avec des agences qui ne nous disent pas vraiment que c’est annulé, car elles-mêmes ne le savent pas, mais nous recommandent de faire comme si le voyage n’avait pas lieu, de ne pas engager de frais sur les réservations de parking... Nous sommes tous dans le flou et naviguons à vue, sans aucune prévision. D’autant que le gouvernement ne donne pas de date d’éventuelle levée des mesures". Une levée de mesures qui ne ferait pas disparaître la crise, tant la psychose est grande : "Même si dans deux semaines, les activités sont à nouveau autorisées, cela ne veut pas dire que tout ce qui a été annulé va reprendre. Certains vont en effet plus loin que la règle, par précaution. C’est le cas d’un voyage scolaire qui devait aller au Futuroscope, qui vient d’être annulé."
Le bilan est effrayant : "Sur une journée, en moyenne, c'est 50% du chiffre de la partie transports occasionnels qui disparaît". Cette entreprise de 12 salariés tente malgré tout de s'adapter, en demandant "à ceux qui avaient pas mal de congés payés en stock s’ils voulaient les prendre cette semaine. Deux sont partis en congés. D’autres ont travaillé 15 h ou 20 h cette semaine, mais seront tout de même payés aux 35 heures".
Le chômage partiel en question
Le patron a pensé au chômage partiel mais cela lui semble compliqué. "On nous dit qu’une des conditions pour pouvoir avoir droit au chômage partiel est qu’il faut que les congés des salariés des années précédentes soient épurés. Il faut aussi que les salariés aient toutes leurs formations à jour, alors que les centres de formation sont complets six mois à l’avance. Il faut, enfin, demander une autorisation à la direction du travail, qui prend un délai de 15 jours pour étudier le dossier." Et, même s'il mettait en place le chômage partiel, cela ne compenserait pas totalement la perte générale.
La situation n'est pas plus simple pour Emmanuel Chevalier, directeur général des Voyages Gonin à Decize, dans la Nièvre. « C’est la catastrophe !», a-t-il déclaré à France 3. Depuis le début du mois, il voit une partie de son activité de l’année s'envoler.