Après le rachat d'Eurolines par Flixbus à Transdev, le secteur des "Cars Macrons" se réduit désormais à deux acteurs.
"Entamées le 4 mars dernier, les négociations exclusives ont permis de réaliser cette opération en moins de deux mois. Depuis le 30 avril 2019, Eurolines-isilines appartiennent officiellement à FlixBus", a annoncé l'opérateur allemand dans un communiqué. Aucun détail financier n'a été communiqué. L'opération va notamment permettre à FlixBus de mettre la main sur la gare routière d'Eurolines de Paris-Gallieni, à Bagnolet (Seine-Saint-Denis).
Surtout présente en France sous la marque isilines, la société Eurolines est également active aux Pays-Bas, en Belgique, en République Tchèque et en Espagne. Elle anime un réseau d'autocars couvrant 25 pays, et a transporté l'an dernier 2,5 millions de voyageurs. Le groupe FlixBus, qui détenait déjà, avant ce rachat, plus de 50% de parts de marché, a transporté de son côté 45 millions de personnes dans 29 pays, dont 7,3 millions en France (+40% par rapport à 2017).
"L'acquisition d'Eurolines renforce notre réseau européen et favorise notre croissance sur des marchés clés", s'est réjoui Yvan Lefranc-Morin, directeur général de FlixBus France, cité dans le communiqué. Selon le PDG du groupe Transdev, Thierry Mallet, la transaction permettra à l'opérateur français de recentrer ses activités "sur le transport public, et pour le compte des entreprises". Transdev, filiale à 66% de la Caisse des Dépôts et à 34% de l'allemand Rethmann, a perdu du terrain ces dernières années face à ses concurrents dans un secteur, encore en quête de rentabilité.
Avec ce rachat, il ne reste plus que deux compagnies de "cars Macron" en France : FlixBus et Ouibus (ex-iDbus), filiale de la SNCF, que doit racheter la plateforme de covoiturage française BlaBlaCar. Cette cession, annoncée en décembre par la SNCF, doit aboutir en principe à la fin du printemps. Ouibus sera rebaptisé BlaBlaBus, qui devrait lancer des autocars sur le marché
allemand. Libéralisé mi-2015 par une loi portée Emmanuel Macron, alors ministre de l'Economie, le marché français des cars longue distance comprenait à l'origine cinq acteurs, dont deux rachetés dès 2016, respectivement, par Ouibus et Flixbus. Selon l'Autorité de régulation du secteur (Arafer), le trafic des "cars Macron" a progressé de 26% en 2018, avec 8,9 millions de voyageurs transportés.