Depuis le 30 juin, les navires des croisiéristes, à l’arrêt depuis presque un an, peuvent de nouveaux naviguer sur les eaux françaises. La Belle de l’Adriatique de CroisiEurope, elle, a déjà largué les amarres le long des côtes croates avec à son bord des passagers testés et heureux.
Les croisières repartent et avec eux les flots de passagers restés cloués à terre pendant des mois. Après une (trop) longue période d’inactivité, la Belle de l’Adriatique de la compagnie française Croisieurope est l’un des premiers bateaux de croisière à reprendre la mer.
L’armateur strasbourgeois -qui avait dû remiser ses 55 bateaux- vient tout juste d’amarrer son navire, estampillé 5 ancres et fraichement repeint, sur le port de Dubrovnik. Une silhouette longiligne de 104 m de long, capable de rentrer dans les plus petits ports croates et de mouiller au plus près des côtes.
C’est ici que vont embarquer 149 passagers (contre 197 habituellement), une jauge un peu réduite, dispositif sanitaire oblige ! Au pied de la passerelle, la quasi-totalité des membres d’équipage est venue les accueillir en les applaudissant. Derrière leur masque qui cache la moitié de leur visage on devine leur sourire, heureux eux aussi de reprendre du service.
Voyager en toute sécurité
Si les tous les salariés du bateau ont été vaccinés, les passagers eux, venus de France, de Suisse ou de Belgique, ont dû présenter un justificatif de vaccin à jour (les deux doses +14 jours) ou, à default, un test PCR négatif. Bien que les croisières soient déjà régies par des protocoles de santé stricts, CroisiEurope multiplie les stations de gel hydro-alcoolique pour le lavage des mains, les prises de température ou encore le nettoyage des rampes d’escaliers et des ascenseurs. Chaque bagage est passé au désinfectant avant de monter à bord et les cabines sont, elles aussi, désinfectées chaque jour de façon approfondie.
À bord de la Belle de l’Adriatique, qui sillonne pendant 7 jours la côte croate, de Dubrovnik jusqu’au bouches de Kotor au Monténégro, les passagers sont tenus de porter des masques et de maintenir une distanciation physique dans les espaces publics, même s’il faut rester sur ses gardes : « Jacques, ton masque ! » Liliane rappelle à l’ordre son époux. « Ah oui, c’est vrai, mais on est tellement bien ici, que j’ai l’impression d’être à la maison ».
Un « lâcher prise » vite corrigé qui traduit bien le sentiment des passagers sur les bateaux de Croisieurope. On notera que les voyageurs qui ont embarqué ce jour-là dans la capitale croate, appartiennent plus aux « baby-boomers » qu’à la Génération Z. Ils étaient donc, pour 85 % d’entre eux, vaccinés.
Des bateaux à taille humaine
Fondée et gérée depuis Strasbourg par la famille Schmitter, CroisiEurope, spécialiste de la croisière fluviale, la compagnie s’est diversifiée depuis 2007 pour attaquer le marché des croisières maritimes et côtières. La clientèle a suivi, encouragée par la bonne image de sérieux de l’entreprise familiale et un rapport qualité-prix, jugé très appréciable.
Le public ? Des jeunes retraités, français (plus de 60% de l’activité de la compagnie), très souvent des répétiteurs de CroisiEurope, qui fuient les géants des mers pour des embarcations de taille plus réduite.
Sur le port de Dubrovnik, la plupart des passagers qui gravissaient la passerelle attendaient ce voyage avec impatience après avoir vu leur projet de croisière, initialement prévu en 2020, reporté de plusieurs mois. Jacques et Maryvonne, eux, s’étaient décidé 15 jours avant le départ ! « On voulait faire une croisière depuis longtemps, mais hors de question de monter sur un gigantesque paquebot ! Des amis nous avaient parlé de CroisiEurope, pas plus de 200 passagers et où tout le monde parle français. On n’a pas hésité longtemps ! »
Huit jours /10 pépites de la côte adriatique à découvrir
Pouvoir découvrir 9 à 10 destinations différentes en une semaine, tout en dormant chaque soir dans le même lit est un argument décisif pour ces croisiéristes. Les excursions sont brèves (et parfois même un peu trop rapides), mais elles permettent une introduction au pays, à une région quitte à y revenir par la suite.
Dès le premier jour, le soleil couchant sur les remparts de la vieille ville de Dubrovnik donne le ton d’une croisière magique. S’en suivront Mljet, la plus boisée des îles croates, la cité médiévale de Korčula, les chutes de Krka à couper le souffle, Trogir et sa promenade maritime, les sites inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco de Split, la bouillonnante Hvar ou encore Vis, l’île qui a servi de décors au film Mama Mia 2.
La croisière touche presque à sa fin
Le spectacle finale mérite un réveil aux aurores alors que la Belle de l’Adriatique s’enfonce dans les montagnes pour rejoindre les bouches de Kotor. La baie la plus romantique du Monténégro dévoile ses criques et recoins.
À chaque escale, un guide francophone attend les croisiéristes. Si chacun raconte l’histoire des villes, cathédrales et autres monastères franciscains, avec moult détails, Marijana Varezic, guide depuis 2005, ponctue l’Histoire avec un grand H, d’anecdotes personnelles liées à la France pour le plus grand plaisir des croisiéristes.
Le soir venu, le diner de gala en présence du capitaine et de tout l’équipage invite les passagers à se mettre sur leur 31. Le plaisir de la soirée se mêle au sentiment plus mitigé de la fin du voyage. Les croisiéristes qui se sont liés d’amitié se refusent à penser à leur retour imminent en France. Le message diffusé au micro par Morgane les ramène pourtant à la réalité : « N’oubliez pas que tous les non vaccinés devront se soumettre à un test antigénique obligatoire ». Le laisser-passer pour avoir l’autorisation de revenir dans l’Hexagone sans avoir à passer par la case quarantaine. Dur retour sur terre !
Programme CroisiEurope : à partir de 1439 € (la croisière de 8 jours).
Les plus :
Un encadrement francophone
Des guides français
Une cuisine raffinée signée d’un chef strasbourgeois
Des horaires d’embarquement plus flexibles que sur les gros bateaux.
Les moins :
Une décoration un peu « seventies » qui mériterait d’être revue
Un service un peu long à table
Un manque d’activités à bord entre deux escales.