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Eric Collange, directeur commercial, CroisiEurope

Bus & Car - Tourisme de Groupe | Croisière | publié le : 22.03.2021 | Dernière Mise à jour : 22.03.2021

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Le croisiériste alsacien, propriété de la famille Schmitter depuis plusieurs générations, relance sa programmation avec force, persuadé de correspondre à l'air du temps et à l'envie de s'évader d'une clientèle trop longtemps frustrée.

Comment se présente la prochaine saison 2021 ?

Les conditions d’exploitation sont déjà meilleures qu’en 2020 et nous nous rapprochons petit à petit – je veux être optimiste – d’une situation plus normale. Il faut encore être prudent car les consignes sanitaires du gouvernement peuvent toujours changer, mais on commence à pouvoir se projeter. La vaccination apporte de la confiance et l’on constate un appétit de voyages de plus en plus grand de la part de notre clientèle et de nos partenaires.

 

Qu’allez-vous leur proposer pour les mois à venir ?

La priorité restera la France, à travers tous ses bassins fluviaux, car nous sommes toujours dans un souhait majoritaire de tourisme de proximité. J’ai confiance pour que dès le mois de mai et jusqu’en octobre, nous fassions quasiment le plein sur nos croisières fluviales sur la Seine, le Rhône ou le Rhin. Les réservations sont déjà en train de monter en puissance et je suis convaincu que le rebond attendu sera exponentiel.

L’Alsace sera-t-elle aussi au rendez-vous ?

En tant que compagnie alsacienne, il ne pouvait en être autrement et nous mettons l’accent sur des offres qui ont déjà bien fonctionné. Ce sont des péniches haut de gamme, limitées à une vingtaine de passagers, avec six membres d’équipage aux petits soins. Nous en avons cinq qui vont naviguer sur le Rhin et en Provence avec des programmes raccourcis de 8 à 5 jours. Ils étaient auparavant très sollicités par la clientèle anglo-saxonne et correspondent aujourd’hui à l’attente des tribus familiales ou des groupes d’amis, qui veulent se retrouver dans une relative intimité. Il est même possible d’affréter les péniches pour un groupe constitué. Je suis persuadé que ce sera le succès de l’été et j’invite les agences de voyages à regarder de près ces possibilités, qui permettent de faire de belles ventes.

 

La Belle des Océans, prévue initialement pour aller au Canada, restera-t-elle en France ?

Le navire était positionné aux Canaries pour l’hiver mais il sera de retour en Corse dès le mois de mai. Ce fut l’un des grands succès de l’été dernier. En un peine un mois, nous avons pratiquement rempli les départs de tour de Corse pour l’été. Nous nous attendons au même engouement dès le mois de mai prochain, quand nous lancerons les premières croisières.

Au-delà de la France, pourrez-vous circuler en Europe ?

Je reviens d’Andalousie pour discuter avec notre partenaire et les choses se présentent bien. Les contraintes se relâchent et la navigation sera possible d’une région à l’autre, ce qui n’était pas possible jusqu’à présent. Cela veut dire que nous pourrons partir de Séville et faire voyager jusqu’à Grenade, par exemple. Sur le Douro, nous avons cinq bateaux, et là encore la situation s’améliore. Le Portugal est en plein déconfinement. Il y a de fortes chances que l’on puisse reprendre la navigation en Italie à partir de Venise, de même sur le Danube, entre Vienne et Budapest.

Projetons-nous encore plus loin à l’international, qu’en est-il ?

Nous reprenons les programmes en Afrique Australe avec nos deux bateaux et nos deux lodges, sur le lac Kariba. Cette partie de l’Afrique a été très peu touchée par le virus. Ce sont des produits très haut de gamme, la croisière d’une vie pour ceux qui vont vouloir voyager long courrier dès que possible.

Alors plutôt résolument optimiste, après une année noire ?

Je ne vous cache pas que l’an passé a été la pire expérience depuis longtemps, alors que 2019 avait été particulièrement prospère et que 2020 promettait de l'être tout autant au regard du niveau des carnets de commandes. Nous avons fait à peine 20% de notre chiffre d’affaires 2019, autour des 200 millions d’euros. La force de notre groupe familial est d’avoir les reins solides et d’excellentes relations avec nos partenaires privés et institutionnels, État et Région, qui nous ont permis de trouver des solutions financières et des aides pour passer le cap.

La souplesse reste-t-elle un mot d’ordre pour la saison à venir ?

Nous avons eu deux approches, l’une de sécurisation des croisières avec des protocoles sanitaires validés, certifiés, qui nous ont permis de n’avoir aucun cas détecté pendant les croisières, l’autre d’offrir la plus grande souplesse dans les réservations. Elle est maintenue avec la possibilité de reporter sans frais une croisière réservée jusqu’en 2022, et sans justificatif.

Les agences de voyages en ont-elles suffisamment conscience ?

C’est un message que je m’efforce de faire passer, tout comme la formation à la vente de nos produits. Nous aurons d’ailleurs pour cela un webinar, jeudi 24 mars prochain, à destination de la distribution.

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