L'Assemblée de Corse a fait un nouveau pas vers la création d'une compagnie maritime régionale en votant vendredi le principe d'une société d'économie mixte pour gérer le transport entre les cinq ports corses et Marseille à compter du 1er janvier 2021.
"C'est une étape fondamentale et essentielle", a insisté Vanina Borromei, la présidente de l'Office des Transports de la Corse, après le vote en faveur de cette Société d'économie mixte à opération unique (Semop) par l'assemblée de Corse réunie vendredi en session à Ajaccio (Corse du Sud).
Construite en partenariat public-privé, cette société sera détenue à hauteur de 50,1% par la Collectivité de Corse (CdC) et de 49,9% par un actionnaire privé. L'opérateur (ou groupement d'opérateurs) privé sera sélectionné au terme d'un appel public à la concurrence dont les conclusions seront portées devant l'Assemblée de Corse en juillet 2020.
Porté par les nationalistes depuis leur arrivée à la tête de la CdC en décembre 2015, le projet d'une compagnie maritime régionale aspire à permettre à l'île de mieux maîtriser sa politique de transport, après des années d'instabilité dues notamment au naufrage de l'ex-SNCM. Il devrait également permettre de faire baisser les prix.
Le principe de la création d'une compagnie régionale avait été acté par un vote de l'Assemblée de Corse du 6 septembre 2016, afin de remplacer les Délégations de Service Public qui encadrent actuellement la desserte de l'île et ce, jusqu'en décembre 2020.
Il était initialement prévu la création de deux Semop d'exploitation, l'une pour les relations entre Marseille et Ajaccio et Bastia, et l'autre pour les trois ports secondaires. Ce vote de septembre 2016 prévoyait également l'acquisition pour 10 millions d'euros de deux navires de l'ex-SNCM, le Paglia Orba et le Monte d'Oro, une décision à laquelle l'Assemblée de Corse avait renoncé dès juillet 2018.