Confinement, fermetures d'écoles, interdictions de rassemblements... Voici les principaux types de mesures, nationales ou locales, prises en Europe pour lutter contre la propagation du nouveau coronavirus.
Confinement
L'Italie, pays le plus affecté d'Europe, a ordonné aux 60 millions d'Italiens de rester chez eux jusqu'au 3 avril. Ils peuvent néanmoins sortir pour travailler, se faire soigner ou acheter à manger.
La Roumanie a déconseillé à ses ressortissants travaillant en Italie (environ un million) de rentrer pour Pâques. Ceux qui reviendront seront placés en quarantaine. Les Autrichiens séjournant en Italie seront rapatriés et confinés.
Les citoyens de retour des principaux foyers de contamination doivent s'isoler chez eux pendant deux semaines en Slovaquie, en Croatie, en Lettonie ou à Moscou (où ils risquent s'ils provoquent un décès jusqu'à cinq ans de prison). Le président portuguais Marcelo Rebelo de Sousa s'est mis en quarantaine deux semaines par précaution, ainsi que le président du Parlement européen, l'Italien David Sassoli.
L'Italie isolée
L'Autriche a suspendu ses liaisons ferroviaires et réclame un certificat médical aux voyageurs venant d'Italie. La Slovénie mettra en oeuvre le même filtrage à sa frontière.
Plusieurs compagnies aériennes ont interrompu les liaisons aériennes avec la péninsule, de même que des pays comme l'Espagne, l'Autriche, la Roumanie ou la Hongrie, la Grèce ou l'Albanie.
Ecoles fermées
Toutes les écoles et universités sont fermées jusqu'au 3 avril en Italie et jusqu'au 25 mars en Pologne et en Grèce. Les établissements scolaires sont également fermés en République tchèque, en Roumanie et le seront à partir de jeudi en Ukraine.
D'autres pays ont opté pour des fermetures locales d'établissements scolaires pour deux semaines, comme dans la région de Madrid, ou en France dans les régions les plus touchées par le coronavirus.
Rassemblements interdits
Plusieurs pays interdissent les rassemblements de plus de 1.000 personnes, comme la France, la Belgique, la Suisse, l'Espagne (région de Madrid et Catalogne uniquement), le Danemark, la Pologne et la Roumanie.
Certains placent le curseur bien plus bas: l'Autriche et la Hongrie ont interdit les rassemblements fermés de plus de 100 personnes et ceux dépassant 500 personnes en extérieur, la République tchèque fixe le seuil à 100 personnes.
En Italie, comme à Chypre, tout rassemblement est prohibé.
En conséquence, de nombreuses manifestations culturelles sont annulées ou reportées sur le continent. Les musées sont fermés en Italie, en Autriche ou en Roumanie.
Côté sports, le championnat italien de football est suspendu tandis que les championnats espagnol et français se tiendront à huis clos.
Transports en commun
Le Danemark et la Russie recommandent d'éviter les transports en commun aux heures de pointe.
En Espagne, dans la région de Madrid, les métros, bus et trains de banlieue seront désinfectés tous les jours.
Soutien économique
Pour soutenir l'économie, la Banque d'Angleterre a décidé une baisse surprise de ses taux d'intérêt, quelques jours après une décision similaire aux Etats-Unis, et le gouvernement débloque 30 milliards de livres.
L'Italie prévoit 25 milliards d'euros pour lutter contre l'épidémie.
L'Union européenne a évoqué un nouveau fonds dédié.
La France et l'Allemagne ont pris des mesures pour faciliter le recours au chômage partiel.
L'Autriche a débloqué 100 millions d'euros pour le tourisme et 10 millions pour les PME.
En Slovaquie le gouvernement a prévu un milliard d'euros pour aider les entreprises.
En Grèce le budget du ministère de la Santé sera augmenté de 15 millions d'euros.
Les institutions se réorganisent
L'Organisation mondiale du commerce (OMC) a suspendu toutes ses réunions jusqu'au 20 mars, après la découverte d'un premier cas de coronavirus parmi son personnel à Genève.
Mardi, la réunion extraordinaire sur le coronavirus entre les 27 chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne s'est faite par visioconférence.