Selon une étude des gestionnaires de plates-formes aériennes, la saturation de l'aéroport de Lisbonne prive le Portugal d'un million de touristes par an.
Francisco Calheiros, représentant de la filière touristique portugaise, réclame la construction urgente d'un aéroport complémentaire. "Nous parlons d'environ un million de touristes par an" perdus en raison de la "saturation" de l'aéroport de Lisbonne, a déclaré le président de la Confédération patronale du tourisme. Il cite une estimation réalisée au début de l'année par le gestionnaire des aéroports portugais ANA, filiale du groupe français Vinci. "La question de l'aéroport est un enjeu national", a-t-il affirmé dans un entretien au Jornal de Negocios et à la radio Antena 1, appelant à une décision "urgente" concernant le lancement de la construction de l'aéroport complémentaire prévu à Montijo, dans la banlieue sud de Lisbonne.
Le gouvernement portugais et Vinci Airports se sont mis d'accord en février 2017 pour étudier la possibilité de doter Lisbonne d'un aéroport complémentaire à l'horizon 2021, en bâtissant une nouvelle infrastructure sur le site de l'actuelle base militaire aérienne de Montijo.
ANA a remis à l'exécutif socialiste une proposition restée confidentielle en novembre dernier, mais les deux parties ne sont toujours pas parvenues à un accord sur les modalités et le financement du projet. Début juillet, le ministre des Infrastructures Pedro Marques avait fait état de sa difficulté à négocier avec le gestionnaire des aéroports qui, selon lui, se trouve dans une position "très forte" depuis sa privatisation en décembre 2012.
Le boom du tourisme au Portugal a provoqué un engorgement de l'aéroport de Lisbonne qui, d'après la société d'analyse du transport aérien OAG, est le 6e le moins ponctuel au monde. En 2017, le pays a accueilli 12,7 millions de touristes étrangers, soit une hausse de 11,7% par rapport à l'année précédente.