Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d'Etat au quai d'Orsay chargé du Tourisme, va réunir dans les prochains jours les voyagistes ainsi que les plateformes d'avis ou de réservation en ligne, suite à l'enlèvement des deux touristes au Bénin qui se trouvaient dans une zone déconseillée.
La libération - qui a coûté la vie à deux militaires - de deux Français pris en otage dans une partie du parc de la Pendjari classée "orange" (soit "déconseillée sauf raison impérative") depuis décembre par le quai d'Orsay, a fait naître une polémique sur la prise de risque dans certaines zones du monde, d'autant que ces deux touristes voyageaient seuls, sans tour-opérateur.
Leur voiture et le corps de leur chauffeur béninois, qui faisait partie de la trentaine de guides accrédités pour conduire les touristes à travers le parc, ont été retrouvés tout près de la frontière burkinabè, en "zone rouge", donc "formellement déconseillée". "Dans un monde où nous voyons la multiplication des foyers de crise, de tensions, cela appelle très clairement à une vigilance accrue, de la part de celles et ceux qui souhaitent se rendre à l'étranger en consultant systématiquement les conseils aux voyageurs sur le site du ministère des Affaires étrangères", a souligné jeudi devant les sénateurs M. Lemoyne.
Le secrétaire d'Etat a estimé que "cela appelait une responsabilité accrue, individuelle naturellement - les ex-otages ont d'ailleurs reconnu qu'ils auraient pu peut-être suivre plus scrupuleusement un certain nombre de recommandations -, et par ailleurs une responsabilité des opérateurs, notamment des plateformes en ligne, et je les réunirai dans les prochains jours", a-t-il annoncé.
Concernant plus spécifiquement ces plateformes, Jean-Baptiste Lemoyne a précisé à des journalistes qu'il s'agissait d'"améliorer la signalétique, la visibilité" pour les internautes sur ces sites, qui souvent ne font pas référence aux recommandations du quai d'Orsay.