Les voyages scolaires sont un secteur en pleine mutation du voyage de groupe. Ils sont souvent la première expérience vécue par les jeunes lycéens ou collégiens d’un déplacement en groupe sans les parents. C’est aussi un domaine fortement surveillé, réglementé où les entreprises se retrouvent face au monde associatif.
Si les nouvelles générations sont éprises « d’aventures collectives » originales, le monde éducatif tient à conserver fortement la dimension pédagogique de ces voyages. Les deux peuvent-ils se concilier harmonieusement ? La réponse se trouve dans les nouvelles initiatives des acteurs majeurs du secteur.
Derrière l’appellation générique de voyages scolaires, on retrouve en fait un marché déjà segmenté selon les activités proposées. On peut les classer en deux grandes catégories : les séjours linguistiques et éducatifs (SLE pour les initiés) et les voyages éducatifs (VSE en jargon professionnel), plus courts et davantage destinés à ouvrir l’esprit des jeunes participants par des découvertes touristiques et culturelles.
Plusieurs organismes se sont penchés sur l’évolution de ce secteur, qui intéresse différemment les acteurs selon qu’ils sont d’un côté ou de l’autre du dispositif. Pour l’Éducation nationale, les voyages scolaires jouent un rôle essentiel culturel dans l’incitation à l’apprentissage des langues dès lors qu’ils sont pour la plupart organisés à l’étranger. La priorité porte sur la sécurité des jeunes et sur la qualité pédagogique. Pour le monde associatif, le plus souvent lié aux fédérations de parents d’élèves, il s’agit de s’assurer que les déplacements seront bénéfiques aux jeunes et qu’ils se dérouleront en toute sécurité.
Pour les professionnels du voyage, au premier rang desquels les autocaristes, les voyages scolaires sont un créneau de marché porteur, qui permet d’assurer des circuits, de justifier une flotte de véhicules. Encore faut-il qu’ils soient rentables, pas trop contraignants et bien encadrés.
Il faut bien dire que les voyages scolaires ont connu une baisse sensible ces dernières années, notamment parce qu’ils impliquent une responsabilité importante des enseignants qui hésitent à s’engager personnellement en organisant ces séjours. Selon les régions et les académies, ces voyages sont plus ou moins bien pris en charge, ce qui peut conduire à de véritables problèmes de financement pour les familles.
D’une manière générale, pour les professionnels, ce marché des voyages scolaires mérite une spécialisation du personnel dédié car il est soumis, dans la plupart du temps, à la procédure d’appels d’offres sur marché public, avec des contraintes budgétaires et pédagogiques, qui nécessitent des validations parallèles du corps enseignant et des autorités publiques.
(Suite de l’enquête dans le N°74 Mai 2018 de Bus & Car Tourisme de groupe)