Ingénieur diplômé de l’INSA de Lyon et titulaire d’un Master en management stratégique de HEC, Christian Sabbagh, après un passage dans des cabinets de consultants, décide d’allier ces deux formations pour s’investir dans la dimension technologique du voyage.
Cette aventure entrepreneuriale commence avec le nouveau millénaire et s’appelle Orchestra, regroupée depuis quelques années avec Sépage au sein de sa holding financière Travelsoft.
Née en 2000, Orchestra fête cette année son 20e anniversaire et peut s’enorgueillir d’avoir trouvé sa place dans le secteur tourisme comme un véritable couteau suisse de la production et de la distribution. Plateforme en mode SaaS (Software as a Service), c’est à dire accessible à distance en contrat de location, elle permet aux professionnels de produire, d’administrer, de distribuer et de gérer une offre loisirs complète sur l’ensemble des canaux de distribution, qu’il s’agisse de séjours en packages, de simples nuitées d’hôtels, de billets d’avion, de packages dynamiques, ou de production à la carte.
Intégrée directement dans l’équipement informatique de ses clients, la plateforme donne accès en temps réel à de plus de 210 sources de production ou de services : tour-opérateurs, hébergeurs, croisiéristes, hôtels, transport, activités, transferts, location de voiture…).
L’outil, constamment mis à jour, permet aux agences de voyages membres de grands ou de petits réseaux, ou encore indépendantes, de vendre tous les produits touristiques disponibles à travers les partenaires.
Orchestra se rémunère sur contrat en fonction de la valeur ajoutée générée par son utilisation. Le coût est donc proportionnel au volume traité et au CA enregistré, tout en réduisant largement les coûts de gestion.
Apporter de l’efficacité
La distribution intermédiée en agence de voyages doit pouvoir rivaliser avec les ventes directes et l’outil Orchestra lui a apporté des éléments de différenciation. Outre le package dynamique, qui permet d’assembler à la demande un hébergement et un vol en puisant dans les différentes ressources disponibles, Orchestra a donné naissance à une offre pré-packagée. « Nous avons inventé ce terme en 2010, devenu référence dans notre métier », revendique Christian Sabbagh dans ses interviews. « Il correspondant à une attente de plus en plus forte du marché pour davantage de flexibilité sans avoir besoin de s’engager sur des allotements ». Un pré-package, créé au sein d’Orchestra, combine des contenus, tarifs et disponibilités provenant de différentes sources et présentée comme un package. Ces offres peuvent typiquement contenir un hôtel combiné avec du transport, un package sans transport combiné avec du transport ou encore des activités et des transferts. « Il permet aussi d’offrir plus de choix en termes de durée de séjour, jours de départ et villes de départ. Cela représente près d’un quart des transactions qui transitent sur notre plateforme », se félicite le président.
Ce qui n’empêche pas les agences utilisatrices d’aller encore plus loin dans le service personnalisé au client en composant élément par élément un voyage sur mesure, à la carte, avec hébergement, transport, activités et transferts. Qui peut le plus…
Outil de gestion complet
Pour les tour-opérateurs, la plateforme apporte une très grande souplesse d’administration de leur système et de gestion de leurs réservations. Pour les agences, Orchestra propose un catalogue multi producteurs totalement administrable, ainsi que les front-offices.
Le processus de réservation est unifié et ne dépend pas du producteur ou de la source, ce qui apporte une très grande homogénéité du processus de vente. Ce dernier se décline en fonction du type de produit vendu (hôtels, vols, pré-packages, packages, package dynamique, activités, ‘à la carte’).
Outil de production flexible
La plateforme Orchestra permet d’administrer deux types de productions. D’abord en interne pour les clients type autocaristes qui peuvent y faire entre leur propre production.
Mais aussi en externe, comme indiqué précédemment, avec l’accès automatisé aux quelque 200 partenaires de la société, qui font évoluer en temps réel leurs offres.
La souplesse du système permet à son utilisateur d’ajouter des briques pour construire sur mesure un front office multicanal, connecté à des plateformes externes. Cette souplesse et l’enrichissement des modules se traduit par une extension de la gamme de services disponibles pour le client, les clients de l’agence : ajustement des devis, suivi, modification des dossiers ou leur annulation, facturation, avec la possibilité d’intégrer les subventions des CE, confirmation des options, émission des documents de voyage, etc.
Des investissements pour préparer demain
L’entreprise investit en moyenne 2 millions d’euros par an dans le développement de nouvelles offres technologiques. « Cela fait déjà plus de 30 millions investis depuis 15 ans dans l’amélioration de la connectivité, la gestion des sites en ligne, le traitement de volumes de données de plus en plus considérable, tout ce qui peut apporter de la fluidité et de l’efficacité dans la vente », explique Christian Sabbagh, mais pas que… Orchestra s’est déjà penché sur les nouveaux modes de réservation sur les outils nomades, portables et tablettes.
Ce n’est pas un hasard si la holding s’est portée acquéreur en 2017 de Sépage, une société d’intelligence artificielle. Cela a permis déjà de personnaliser une offre de voyage au client en fonction de son profil et de sa navigation sur les sites.
Le président a récemment annoncé qu’il travaillait activement sur des connectivités directes avec les compagnies aériennes. Ces dernières ont de plus en plus recours à la nouvelle norme NDC (New Distribution Capability), créé par IATA. C’est une norme de transmission des données basée sur XML qui permettra aux acteurs, compagnies aériennes et distributeurs, de développer le merchandising et la distribution de voyages. Ce langage permet de pousser des contenus plus originaux et plus variés, qui apporte de la valeur ajoutée. « De fait, beaucoup d’entre elle souhaitent améliorer leur mode d’échanges avec leurs partenaires. La norme NDC facilite ces développements mais elle n’est pas indispensable à ces connectivités », précise Christian Sabbagh pour justifier la recherche engagée.
Un engagement responsable pour les 20 ans
Pour marquer son 20e anniversaire, Christian Sabbagh a annoncé qu’il allait absorber, via des opérations de compensation, toute la production de CO2 issue non seulement de l’activité du siège et des déplacements des collaborateurs, mais aussi par le stockage des données dans la trentaine de serveurs qu’il nécessite.
Si on fait souvent référence au transport comme source d’émission de CO2, la seule gestion des données dans les serveurs géants en produit deux fois plus.
Orchestra au service des territoires touristiques
Après être intervenu dans le même esprit à La Plagne, en 2019, c’est au tour de Chamonix Mont-Blanc d’annoncer son partenariat avec Orchestra pour développer son nouveau site internet. Dès juin 2020, il permettra de réserver en ligne des hébergements, des activités, des cours de ski, ou encore de la location de matériel, renforcé par une équipe d’agents de réservation experts. L’ambition est d’améliorer les performances à l’international en se dotant d’une plateforme B to B pour permettre aux agents de voyage d’accéder directement à l’offre d’une destination qui réalise déjà près de 50% de ses 7 800 000 nuitées avec la clientèle étrangère.
La plateforme Orchestra a été choisie comme partenaire technologique pour sa capacité à concevoir des front offices performants et à créer des packages de manière dynamique ainsi que pour ses connectivités avec l’ensemble des offres locales.
Orchestra en chiffres
- 2 Mds d’euros : volume de transaction généré sur la plateforme
- 13 M d’euros de chiffre d’affaires
- 85 collaborateurs dont 80% d’ingénieurs
- 2 M d’euros d’investissements annuels
- 210 partenaires de l’industrie touristique