Le président national de l'Anecat, les cavernes aménagées pour le tourisme, par ailleurs gestionnaire de Proumeyssac, revient sur une saison chahutée et une offre revisitée.
Quelle perspective pour les groupes dans les grottes de France ?
La clientèle des groupes a été pratiquement absente cette saison. En septembre, nous avons noté un petit redémarrage mais plutôt timide, peut-être 15 % de ce que l’on pouvait enregistrer les années précédentes. Mais nous sommes très confiants pour la saison 2021, si la vie de tous revient dans la normalité à partir du printemps. De nombreuses cavités touristiques sont aujourd’hui capables de proposer une offre groupes revisitée, notamment pour des groupes plus restreints de 10 à 15 personnes pour explorer des espaces non ouverts jusque-là au public. Nous serons sans doute en mesure d’offrir des prestations que l’on ne peut pas donner aujourd’hui à une famille, par exemple, pour d’évidentes raisons de budget. Il s’agit d’apporter une valeur ajoutée pour proposer une prestation supérieure, souvent enrichie par des mini-conférences avec des spécialistes du monde souterrain. Les grottes multiplient les animations pour que la visite soit encore plus attractive.
La crise sanitaire conduit-elle à un renouveau du tourisme souterrain ?
Oui, mais ce n’est pas nouveau pour nous. Les grottes se réinventent en permanence depuis plusieurs années déjà pour offrir un nouveau regard et pour répondre à une demande toujours renouvelée du visitorat. Actuellement, les grottes multiplient les animations et les événements pour fidéliser une clientèle locale. Même si de nombreux établissements ont dû limiter les nouveaux investissements.
Quel bilan peut-on tirer de la dernière saison touristique ?
Il n’est pas bon, forcément puisque nous étions confinés pour l’avant-saison, même si la plupart des cavités ont pu rouvrir au déconfinement à deux exceptions, mais pour cause de mauvaise configuration. Dès le déconfinement annoncé, les visiteurs étaient au rendez-vous. Ils ressentaient de besoin de sortir de chez eux et de venir dans les grottes. Pas forcément des vacanciers, au début, plutôt une clientèle de proximité, dans un rayon de 100 à 150 kilomètres, désireuse de revoir ce qu’ils connaissaient déjà. En haute saison, nous avons noté la quasi-absence de la clientèle étrangère remplacée en bonne partie par des visiteurs français qui faisaient le choix de vacances à la campagne, à moindre risque sanitaire plutôt que dans les stations du littoral à forte concentration de population. Nous avons noté davantage de visites globalement en juillet et en août. Même si pour respecter les distances sanitaires, des établissements ont dû réduire la taille des groupes de visiteurs.
Comment gérez-vous la mise en place de protocoles sanitaires ?
Les grottes se sont adaptées, que ce soit pour la visite elle-même avec le protocole musée, pour les boutiques ou la restauration quand elle existe. On peut estimer que les grottes ont bien géré cette situation complexe. Malgré une forte fréquentation estivale, nous n’avons relevé aucun cluster parmi les salariés des grottes. Elles ont mis en place avec agilité des protections en plexi glace quand c’était nécessaire, mis à disposition du gel hydro alcoolique et imposé le port du masque. Pour 2021 les grottes vont accueillir les visiteurs dans d’excellentes conditions de sécurité sanitaire.