A l'approche des cérémonies du 75ème anniversaire du Débarquement en Normandie, le cimetière d'Omaha Beach à Coleville -sur-mer, attend plus de deux millions de visiteurs.
"Au vue de l'augmentation de la fréquentation déjà enregistrée en cette année de 75e anniversaire, on peut imaginer qu'il y aura plus de deux millions de visiteurs", a indiqué à l'AFP Scott Desjardins, administrateur du cimetière aux 9.300 croix blanches, le site de mémoire le plus fréquenté en Normandie.
Le cimetière qui avait attiré 1,8 million de personnes en 2014, lors du 70e anniversaire, voit sa fréquentation croître de 10% presque tous les ans, hors années anniversaires, précise M. Desjardins. En 2018, 1,4 million de personnes s'y sont rendues.
L'American Battle Monuments Commision (ABMC) vient d'investir plus de cinq millions de dollars dans le cimetière: notamment dans son musée, ses parkings et le drainage du terrain. L'ABMC s'attend également à une hausse de la fréquentation à la pointe du Hoc, à Cricqueville-en-Bessin, à quelques kilomètres du cimetière, avec "probablement près de 800.000 visiteurs". La fréquentation de ce site en hausse constante devrait ainsi elle aussi battre un nouveau record, explique M. Desjardins. Cogérée par l'ABMC, l'État français et les collectivités locales, la Pointe du Hoc a attiré 550.000 personnes en 2018, contre 386.000 en 2014.
"Nous avons dû fermer la Pointe du Hoc trois fois l'an passé car les parkings étaient pleins", a souligné l'administrateur américain. Ce site encore marqué par les bombes larguées par les Alliés est un lieu de mémoire particulièrement cher aux Américains.
Le 6 juin 1944, 225 rangers escaladèrent la pointe dans des conditions exécrables. Seuls 90 d'entre eux purent en sortir en état de combattre. L'ABMC doit présenter à ses partenaires français d'ici un an et demi un projet d'investissement de 20 millions de dollars sur ce site, conditionné toutefois à un changement de statut du terrain en cogestion, selon M. Desjardins. Le projet vise à doubler la capacité du parking, "sécuriser" le site en consolidant la falaise qui s'érode et à améliorer les explications historiques données aux visiteurs.
En 2010 les États-Unis avaient investi 4,8 millions d'euros afin de conforter avec notamment 800 tonnes de ciment, une partie de la falaise, au dessus de laquelle le principal blockhaus menaçait de tomber dans l'eau. Le blockhaus devrait encore tenir plusieurs décennies, selon l'ABMC qui voudrait
consolider le reste du site.