Le département Ingénierie du groupe d’hébergement en villages de vacances a interrogé les Français pour savoir si les confinements et la pandémie ont modifié profondément leur envie et façon de partir.
Six études consécutives ont été réalisés à des moments clés depuis avril 2020 (1er confinement, 1er déconfinement, vacances d’été 2020, retour de vacances, 2e confinement, retour des vacances de février 2021 et 3e confinement).
L’état d’esprit des Français a-t-il évolué avec ses différentes expériences ? On passe en fait de l’optimisme affiché du 1er déconfinement au retour de l’inquiétude et à l’accumulation de freins au départ : crainte de contamination, peur du non-remboursement malgré les messages rassurants des professionnels.
Une difficulté accrue à prévoir ses vacances
Entre report, annulation et incertitude, depuis septembre 2020, les vacances des Français ont été contrariées, chaque confinement pesant plus lourdement sur le moral des Français et impactant le budget vacances au fil des mois.
Sans surprise, même ceux qui décident de partir diminuent leur budget, car l’incertitude et la prolongation de la crise perdurent. Le poste restauration est le premier impacté suivi de celui des loisirs. En novembre 2021, ils sont même 19 % à indiquer qu’ils feront des économies sur le logement et 2% sur l’alimentation.
Des changements conjoncturels
Certains changements sont directement liés à la conjoncture : la France est plébiscitée (90% des départs l’été dernier), mais cela a été vécu comme une contrainte par 21% des vacanciers qui voudraient choisir l’étranger en 2021.
Que ce soit pour raison budgétaire ou par confiance dans les mesures sanitaires prises par les professionnels du tourisme, les campings, clubs et villages vacances se classent tout au long de l’année devant les hébergements proposés par des particuliers.
Autre marqueur de la crise : les réservations de dernière minute sont devenues d’extrême dernière minute (majoritairement moins d’une semaine avant le départ).
Des changements profonds
Au moins dans le discours et les réponses, la tendance de fond s’installe : partir moins loin, moins souvent, moins longtemps mais favoriser le tourisme durable et responsable, les destinations nationales. Pour les vacanciers, se tenir à l’écart de la foule devient primordial.
De ce fait, Paris et les grandes villes touristiques ont attiré seulement 4 % des intentions de visites sur cette année écoulée.
Le 2e confinement a permis aux Français de prendre conscience de l’importance du tourisme pour l’économie. 68 % se disent prêts à favoriser les destinations touristiques nationales et 72 % à privilégier leurs achats dans les petits commerces. Enfin, 59 % souhaitent favoriser le tourisme durable et responsable.
Mais cette envie de s’orienter vers un tourisme durable va-t-elle perdurer ? « Entre contraintes budgétaires, envie de se faire plaisir, les Français résisteront ils à la tentation du all inclusive low-cost qui demeure un tourisme de masse ? Pour autant, les Français ont envie d’échapper à la foule et de retrouver le plaisir de vacances sans entraves. Les opérateurs nationaux devront, pour garantir leur pérennité, résoudre cette contradiction en s’adaptant et en proposant de nouveaux services tout en prenant en compte les fortes contraintes budgétaires auxquelles sont soumis les foyers. Les prochaines vacances d’été seront décisives pour les acteurs du tourisme qui ont survécu à cette année noire », s’interroge Stéphane Le Bihan, DG VVF