Ancienne branche tourisme de La Poste, Azureva est un réseau de plus d’une quarantaine de sites à la mer, à la montagne et en campagne, avec une approche originale de thématisation d’une partie des villages vacances. Le directeur général fait le point de la situation.
Quelle est aujourd’hui la situation d’un groupe comme Azureva, habitué à accueillir des groupes et des familles ?
C’est bien à la fin de la saison estivale que l’on pourra réellement mesurer les conséquences de la pandémie sur notre activité. Pour l’instant nous en sommes réduits à des projections avec des scenarii plus ou moins pessimistes en fonction de la réaction de la clientèle cet été.
Allez-vous ouvrir tous vos villages et toute leur capacité ?
Tous les sites seront ouverts, avec des dates qui s’échelonnent entre le 14 juin et début juillet, en fonction de l’état de préparation des équipes. Toute leur capacité respective seront disponibles à la vente puisqu’il n’y a pas de restriction sur les logements. La question de la « jauge » se pose sur deux points : la restauration et l’animation. Nous avons travaillé sur des formules de service au buffet pour éviter les contacts avec la nourriture avec des plages horaires plus étendues.
L’activité commerciale est-elle frémissante ?
La bonne nouvelle est qu’en ce moment le chiffre d’affaires enregistré par jour est supérieur à celui d’une année normale. Il s’agit bien d’un rattrapage bienvenu des semaines passées, mais pour autant, au global, nous nous attendons à une baisse des réservations qui n’atteindront pas les 99% habituels de la saison estivale.
Avez-vous attiré de nouveaux adeptes de la formule ?
Il est trop tôt pour dire si nous avons gagné de nouvelles clientèles qui ont été attirées par notre offre et les vacances en France. Nous pensons intuitivement que oui, mais cela reste à vérifier et dans quelles proportions.
Le concept répond pourtant bien à des attentes exprimées ces derniers jours…
Il est vrai que nous avons l’habitude et l’expérience de bien encadrer nos clients pour qu’ils se détendent en confiance. C’est un élément de sécurité, notamment pour le respect des consignes sanitaires, qui est très apprécié. Notre offre de restauration facilite aussi largement la vie des familles et des groupes d’amis qui n’ont pas à faire les courses ou fréquenter les restaurants.
Par ailleurs, il faut rappeler que les valeurs de partage, d’échange et de lien social sont celles-là même qui définissent les villages de vacances et encore davantage Azuréva. Mais pendant ces deux mois de confinement, nous avons travaillé à un exercice de style qui n’était pas facile : conjuguer partage et distanciation. Cela nous a conduit à des propositions d’animation, que je crois originales. Les applications technologiques, qui nous servaient pour les excursions, vont être détournées pour des jeux de société à pratiquer ensemble ; nous réinventons les karaokes en plein-air ou depuis les balcons, un clin d’œil au confinement à la maison.
La découverte de la France sera-t-elle un axe majeur ?
La découverte et l’échange avec nos territoires de proximité étaient déjà un axe fort de nos propositions. On les avait déjà accentués avec les nouvelles technologies et nous allons poursuivre dans la même continuité.
Allez-vous poursuivre, accélérer, la thématisation engagée de vos villages ?
Nous poursuivons, même s’il n’y a pas de création d’un nouveau thème cet été. Les thèmes seront « activés » cet été, canin à Longeville/mer, la danse à Argelès, le médiéval à Murol, le street-art à Hauteville/mer ou encore nature et bien-être à Bussang. Il faudra juste adapter le rapprochement humain et les contacts à la situation sanitaire du moment.
Le marché des groupes est le premier affecté par les mesures restrictives, comment le ressentez-vous ?
Les responsables de CSE sont effectivement frileux à organiser des séjours de groupes cet été. Nous avons bon espoir que les réservations et les clientèles de groupes habituelles en arrière-saison soient maintenues.
Cette crise peut-elle vous ouvrir des opportunités de croissance si vous finances sont plus solides que certains autres acteurs ?
Dans un premier temps, nous allons, nous avons travaillé à la restructuration financière de l’entreprise pour combler le manque à gagner et nous assurer que nous allons passer sainement cette période, que nous allons – tous - sérieusement ressentir en 2021. Nous n’avons pas cet esprit cynique de vouloir accélérer le développement en profitant de la faiblesse d’autres opérateurs. A l’inverse, cette crise nous a beaucoup rapproché, y compris en dehors de l’Unat dont nous faisons partie. Avec des entreprises comme Belambra ou MMV, nous avons cherché des solutions communes et nous sommes davantage dans l’état d’esprit de solidarité envers les plus atteints. En revanche, nous voulons être en capacité de poursuivre le programme engagé.