Malgré les chiffres de perte et d’endettement considérables, la direction du groupe se veut résolument optimiste, compte tenu de la reprise du second semestre, d’une trésorerie qui reste positive et d’un adossement à de nouveaux actionnaires qui se dessine.
Les données brutes de l’exercice 2020/2021 du groupe Pierre&Vacances Center Parcs, clos au 30 septembre dernier, pourraient donner le tournis : €1,050 milliard de chiffre d’affaires, dont 800 millions pour l’activité tourisme et 250 millions pour l’immobilier, soit une baisse de près de 20% sur l’exercice précédent déjà touché par les premières vagues Covid, et une perte nette de 341 millions, sensiblement équivalente à celle de l’exercice précédent. D’où un endettement net de €800 millions (cumulant les dettes précédentes, les différents PGE et découverts utilisés pour maintenir l’activité), dont €500 millions environ qui arrivent à échéance dans le courant de l’année 2022.
En analysant les résultats, la DG adjointe en charge des Finances, Patricia Darmeval est presque optimiste : "on s’attendait à bien pire. Nous avons largement maîtrisé les pertes". Le plus dur serait derrière le Groupe.
A ce jour, le groupe est en « période de conciliation » pour trouver les arrangements avec les différents créanciers, dont les propriétaires qui n’ont pas perçu l’intégralité de leurs loyers pendant les périodes de fermeture. Il en faudrait davantage pour déstabiliser le nouveau directeur général, Franck Gervais, ex-groupe Accor, qui s’appuie sur tous les signaux positifs pour voir l’horizon se dégager.
Un accord est en bonne voie avec la très grande majorité des propriétaires, institutionnels et individuels, pour régler le sujet des loyers en retard. La recherche d’un partenaire financier de poids, qui doit recapitaliser l’entreprise qui est aujourd’hui en situation de fonds propres négatifs, est en cours. Un seul partenaire s’est manifesté avec un projet global, mais le président fondateur Gérard Brémond n’a pas renoncé à en trouver un, voire plusieurs autres. La réponse interviendra début 2022.
Réservations en hausse
Entre temps, le directeur général observe que les réservations ont repris de plus belle. La réalisation des objectifs est même supérieure à celle escomptée et le portefeuille à moyen terme se gonfle. Il n’y a pas de problème de trésorerie à court terme avec les aides et les prêts contractés. L’entreprise peut passer tous les caps difficiles jusqu’à l’été.
Fragilisé certes, le groupe considère que son modèle économique est sain. Il l’était avant la crise et les plans Change Up et Réinvention pour dynamiser le modèle étaient et sont en phase de réussite avec de larges économies réalisées. La pandémie et les fermetures de sites sont – presque – les seuls responsables de la situation. Il faut donc tenir jusqu’à ce que ses effets négatifs s’estompent enfin.