Le Groupe Consultim se fait l’interprète de ses confrères exploitants de résidences de tourisme pour alerter les Pouvoirs Publics sur les conséquences de la non-réouverture des remontées mécaniques dans les stations de ski.
Pour tous les exploitants de résidences touristiques, et par voie de conséquence les bailleurs qui leur confient leurs appartements, la décision du gouvernement de ne pas rouvrir les remontées signe un quasi-arrêt de mort.
Le Collectif des entreprises de la montagne, qui réunit tous les acteurs économiques intéressés par les activités d’hiver, annonce une catastrophe sans précédent, au vu de l’expérience des vacances de Noël. Sous l’effet d’une fréquentation en baisse (- 70 %) et d’une activité économique en chute libre (- 80 %), c’est « château de cartes » qui va s’écrouler, tant les liens sont étroits entre toutes les professions et secteurs économiques.
Loyers non payés
Les exploitants de résidences en particulier n’ont plus la trésorerie nécessaire pour payer les loyers des propriétaires (50 % de leurs dépenses) et sont contraints d’annuler les versements aux bailleurs, qui ont pourtant le droit commercial pour eux.
Les conflits s’enveniment entre les exploitants et les représentants des bailleurs, qui vont conduire soit à des faillites en série, soit des appartements qui ne seront plus sur le marché ou plus entretenus. Une saison hivernale blanche, au cours de laquelle ils ne pourraient réaliser que 10 à 20 % de leur chiffre d’affaires, les condamne automatiquement à leur perte.
Sauver l’économie de la montagne
Voilà pourquoi les acteurs demandent aux Pouvoirs Publics une indemnisation non plafonnée de leurs charges ou encore une adaptation des fonds de solidarité des deux derniers mois à la saisonnalité, cela permettra de prendre en compte les intérêts des bailleurs et d’éviter des faillites majeures chez les exploitants.
« La France est un pays touristique, tant par sa géographie que son économie », traduit Benjamin Nicaise, président du Groupe Consultim. « Les salariés ne sont pas délocalisables. C’est, à terme, le tourisme dans les petits villages de montagne et dans les vallées qui est amené à disparaître. Et si les restaurateurs s’en sortent, ce que nous espérons tous, ils risquent de perdre une partie de leur clientèle en 2021, car les acteurs et les structures d’accueils, faute d’exploitants, ne survivront pas sans aides ».